Trois années après son ouverture, en septembre 2014, la faculté de médecine de Béchar connaît des difficultés d'adaptation qui continuent de jalonner le parcours de l'étudiant malgré les efforts consentis jusqu'ici. Aujourd'hui, elle accueille 222 étudiants qui viennent des wilayas limitrophes de Béchar (Tindouf, Adrar, El Bayadh, Nâama). Elle ne dispense que des études en médecine, les autres disciplines médicales, telles la pharmacie ou la chirurgie dentaire ne sont pas étudiées faute de ressources financières et humaines. La réalisation du projet d'un CHU pourrait aider à faire démarrer ces spécialités, mais le projet a été gelé en raison de la crise financière que traverse le pays. En attendant, c'est l'université de Béchar qui s'occupe de la prise en charge pédagogique et pratique des étudiants. A partir de la 4e année (2017-2018), les étudiants sont affectés aux services hospitaliers de l'hôpital 240 lits pour consolider et compléter leur formation pratique. De la quarantaine de postes hospitalo-universitaires de maîtres- assistants ouverts à la suite d'un concours national, la faculté n'en a eu que 6 au niveau de cet hôpital. En outre, le centre de santé militaire érigé en CHU est venu au secours de la faculté de médecine grâce à ses spécialistes en cardiologie, radiologie et maladies infectieuses. Mais le problème fondamental qui se pose pour les étudiants, a-t-on appris, ce sont les difficultés d'adaptation entre le milieu universitaire et celui de la santé publique. Cette dernière, rappelle-t-on, n'est pas conçue pour des activités universitaires et les étudiants subissent les effets négatifs de cette inadéquation à leur environnement, contrairement aux facultés du Nord. Cependant, une initiative de la faculté que l'on pourrait qualifier de «louable», a permis d'ouvrir, à partir de 2015, 53 postes pour les spécialités fondamentales en faveur de trois promotions de médecins résidents toutes spécialités confondues. On insiste sur le fait que la faculté de médecine, malgré les insuffisances constatées, est parvenue à permettre aux praticiens généralistes de la région de bénéficier d'une formation de spécialiste, alors qu'auparavant ces mêmes praticiens étaient mis dans l'obligation de rejoindre le Nord pour passer les concours de résidanat. Selon un spécialiste, le nombre restreint d'étudiants (222) a, pour l'instant, favorisé la formation adéquate, car les normes pédagogiques sont ainsi respectées en fonction du rapport équipement-enseignement-qualité.