Près de 7000 médecins spécialistes ont été formés par l'université algérienne ces 5 dernières années, soit en moyenne 1500 chaque année. 80% d'entre eux exercent dans le service public extra-universitaire et un grand nombre dans le secteur privé et dans les firmes pharmaceutiques en tant que délégués médicaux. Les facultés de médecine, au nombre de 11, ont également formé au courant de l'année 2009, 44 spécialistes en médecine physique et rééducation fonctionnelle, 25 en oncologie, 7 en radiologie, 39 en ophtalmologie, 33 en pneumologie, 69 en neurologie et 42 en cardiologie. Chaque année, théoriquement, le ministère organise deux opérations de choix des postes pour l'affectation des praticiens spécialistes lauréats de la dernière promotion du diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS), et selon les dispositions du décret 99-176 du 2 août 1999 fixant les modalités d'accomplissement du service civil des praticiens médicaux. Ces nominations sont rarement faites dans les temps. L'affectation des diplômés de 2008 a eu lieu du 12 au 16 avril 2009. Elle a concerné 869 médecins spécialistes, un chiffre nettement inférieur à celui de cette année. Pour l'année 2009, les régions dépourvues en médecins ont bénéficié de quelques spécialités, 140 en pédiatrie, 125 en anesthésie-réanimation, 88 en gynécologie-obstétrique, 50 en radiologie, 86 en chirurgie générale, 54 en médecine interne et 76 en traumatologie-orthopédie. Pour l'année 2010, 1428 médecins spécialistes passeront le DEMS à la fin du mois de novembre prochain. Leur affectation est prévue en avril 2011. «Sur ce nombre de candidats, 80% arrivent à décrocher leur diplôme», rassure le professeur Arada, doyen de la faculté de médecine d'Alger et président des conférences des doyens. Le professeur Arada précise que pour cette même année, 1123 postes de résidanat sont ouverts et l'examen est prévu pour le mois d'octobre prochain. «L'objectif de notre faculté est d'arriver à atteindre les 50% dans la formation des médecins spécialistes, soit 1 étudiant sur 2 qui sera en spécialité dans les années à venir», a-t-il ajouté en précisant que pour cette année 2010-2011, 1401 nouveaux bacheliers sont inscrits à la faculté de médecine d'Alger, dont 721 en médecine, 375 en pharmacie et 305 en chirurgie dentaire. Pour lui, «la formation est assurée, mais il faut trouver les mécanismes pour garder ces praticiens. L'université forme pour les secteurs public, parapublic et le privé et non pas pour les autres», s'indigne-t-il, en précisant que le nombre de médecins est suffisant pour assurer la prise en charge médicale au niveau des 48 wilayas. Avec le nombre d'étudiants inscrits à la faculté de médecine d'Alger qui est de 17000, 13000 sont inscrits en médecine et 40% d'entre eux sont en poste de graduation, c'est-à-dire en spécialité, soit 5224 spécialistes et 8000 étudiants en graduation (formation pour le diplôme de médecin ndlr). «Aucun pays au monde ne forme autant de médecins. Nous avons en moyenne 1500 médecins spécialistes par an, soit 30 par wilaya, c'est énorme. Il n' y a pas de déficit. Une richesse qu'il faut préserver en mettant en place une stratégie pour l'utilisation des ressources humaines afin de pallier le déséquilibre entre le Nord surmédicalisé et le Sud sous-médicalisé. Pour garder ces médecins, il y a lieu de mettre en place des conditions favorables, à l'image des autres secteurs d'activité, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux.» Il soulève, par ailleurs, le risque de voir un jour certaines spécialités disparaître du fait que la profession médicale se féminise, ce qui influe sur le choix des spécialités. «Les femmes préfèrent les spécialités médicales au lieu des spécialités chirurgicales. Ce qui risque de poser un sérieux problème», a-t-il déclaré.