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Les raisons de l'échec
Bourse d'Alger
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2017

Même si elle est passée de 15 milliards de dinars en 2012 à 45 milliards de dinars actuellement, la capitalisation boursière demeure faible. Idem pour le nombre d'entreprises cotées et les niveaux d'échanges compte tenu des émetteurs potentiellement éligibles au marché boursier et du niveau de l'épargne nationale que recèle l'économie. Le lancement d'un compartiment dédié au financement des petites et moyennes entreprises (PME) en 2012 n'a pas changé la situation. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les entreprises ne se bousculent toujours pas à la Bourse.
Ainsi, en dehors du marché principal destiné aux grandes entreprises et qui compte cinq sociétés (Saidal, EGH El Aurassi, Alliance Assurances, NCA-Rouiba et Biopharm), le marché des PME peine à démarrer.
Ce ne sera que vers la fin de l'année en cours que la Bourse d'Alger verra l'introduction d'une entreprise privée, en l'occurrence AOM Invest. Une première depuis l'ouverture du compartiment. Cette PME à capital mixte public-privé, basée à Oran et spécialisée dans les études, le développement et l'exploitation de projets touristiques attend le visa de la Commission d'observation et de surveillance des opérations boursières (Cosob) pour franchir le pas de Bourse au boulevard Amirouche, à Alger. Ouvrira-t-elle la voie à d'autres entreprises ?
Le directeur général de la Société de gestion des valeurs boursières (SGVB), Yazid Benmouhoub est confiant à ce sujet. «J'espère sincèrement que ça va créer le déclic et ouvrir le chemin à d'autres entreprises», dira-t-il lors d'une conférence animée récemment à ce sujet, affirmant que la Bourse d'Algérie n' est pas en déconnexion avec le marché mondial.

Modernisation
Il a annoncé dans ce cadre la signature de mémorandums d'entente avec quatre places boursières en Arabie Saoudite, en Egypte, en Tunisie et en France (Euronext), alors qu'un accord similaire sera prochainement conclu avec la London City. «Nous travaillons également pour la mise en place d'un nouveau système de cotation en ligne», ajoutera-t-il pour énumérer les actions entreprises pour la modernisation de la Bourse d'Alger.
Une manière de courtiser les entreprises et de les inciter à pénétrer ce marché.
«Beaucoup de choses se font», résumera-t-il, insistant sur l'apport que pourrait amener la Bourse en cette période de crise. En effet, pour M. Benmouhoub, ce marché est une alternative aux financements bancaires dans la conjoncture actuelle, marquée par la baisse drastique des liquidités. Une baisse de plus de 60% entre 2015 et 2016. D'où la nécessité de saisir cette opportunité pour recourir à ce mode de financement et redynamiser ainsi ce marché en attente de développement depuis 2012, dont la part dans le financement de l'économie n'a été que le 0,04% en 2013.
Car aujourd'hui, ce segment est bien loin des objectifs assignés à sa création en 2012. Certes, l'Algérie est l'un des premiers pays maghrébins à avoir ouvert le marché PME, mais c'est également le seul pays de la région où le marché boursier tarde à connaître son envol.
Et dire que le décloisonnement du marché boursier, par son élargissement aux petites et moyennes entreprises, devait assurer l'alimentation de la cote de la Bourse d'Alger en nouvelles valeurs mobilières et mobiliser plus d'épargne au profit de l'économie nationale en dehors du circuit bancaire. «Le compartiment des PME constituera une véritable pépinière pour l'alimentation du marché principal en futures sociétés dites ‘‘championnes''», avait écrit le ministère des Finances sur son site internet avant le lancement du compartiment PME.
Or, aujourd'hui, point de pépinière. La structure des entreprises algériennes regroupant essentiellement de très petites et des moyennes entreprises explique, entre autres, ce retard. Pas uniquement cela. A l'image de la gouvernance de l'économie, celle des entreprises manque de transparence (les informations ne sont pas divulguées notamment), condition sine qua non pour être éligible à l'entrée en Bourse.
Transparence, condition sine qua non
«L'information c'est ce qui fait défaut à la résistance des opérateurs économiques dans ce domaine. Mais ce sont les règles du marché qui l'imposent», fera remarquer M. Benmouhoub. Cette lacune vient s'ajouter à beaucoup d'autres manquements. En effet, bon nombre de sociétés privées sont gérées dans l'opacité, loin des normes en vigueur, et si durant la période d'aisance financière les banques allouaient les crédits sans grandes difficultés, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les banques sont plus regardantes face au stress de liquidités.
Une opportunité à saisir par la Bourse pour assurer son propre décollage, jouer un rôle dans le financement de l'économie nationale et réussir au final son intégration comme un mécanisme incontournable dans les circuits de mobilisation de l'épargne vers la sphère productive. Mais, là aussi, les choses ne semblent pas faciles à opérer.
Pourquoi ? Parce que «managérialement» parlant, les PME ne sont pas prêtes à jouer le jeu. Hormis les quelques grandes entreprises que compte le pays et le nombre limité des PME qui ont accepté de relever le défi de la mise à niveau, les sociétés algériennes ont beaucoup à faire avant de passer à ce stade.
«Et pourtant, la Bourse est une carte d'entrée au marché de l'exportation. Nous labellisons nos produits, alors pourquoi ne cherchons-nous pas à le faire pour nos entreprises ?», s'interrogera dans ce sillage le DG de la Bourse, pour qui rester sur le chemin classique du financement n'est plus viable. Mais faudrait-il assurer certains préalables. D'abord augmenter la taille des entreprises et assurer leur mise à niveau.
Ce que notera Rafik Boussa, directeur général de Grant Thornton Algérie, promoteur en Bourse aux côtés de BADR, CPA, CNEP Banque, BNA, BEA, BNP Paribas El Djazaïr et RMG Consulting. Des entités dont les missions portent essentiellement sur l'accompagnement des PME dans le cadre du processus d'introduction en Bourse (élaboration et ratification de la notice d'information et du business plan, encadrement et participation à la campagne d'information) et l'assistance de ces dernières en matière de respect de leurs engagements de divulgation des informations, de transparence et de bonne gouvernance.
Mais, pour assurer ces missions (sans jouer le rôle d'intermédiaires en opérations boursières dont le nombre est de neuf avec l'arrivée du cabinet Tell Market et d'Al Salam Bank ainsi El Baraka, qui a la faveur du lancement des produits de la finance islamique), il faut savoir convaincre et être présents en force.
Passerelle
«Si on parle d'un marché de 600 000 à 700 000 PME, dont beaucoup sont des TPE, il faudrait augmenter le nombre de promoteurs», préconise M. Benmouhoub. De son côté, M. Boussa, dont le cabinet est en phase d'accompagnement de deux entreprises pour l'introduction en Bourse, estime urgent de prendre en charge efficacement le dossier de la mise à niveau.
Rappelant l'échec des précédents programmes lancés dans ce cadre, notamment celui de l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME), il plaidera pour la mise en place d'une passerelle entre la mise à niveau et la Bourse en dehors du levier fiscal. «L'ANDPME était un fiasco.
On avait annoncé 20 000 entreprises à mettre à niveau, mais en réalité, le nombre des PME, qui ont bouclé le processus, ne dépasse pas les 100. Les diagnostics ont été faits, mais le processus n'a pas été achevé. Si c'était le cas, on aurait eu un bon gisement de PME à introduire en Bourse. Il y aurait eu un effet d'entraînement», regrettera-t-il. «Les conditions d'accès sont très souples, après il faut convaincre les investisseurs», poursuivra-t-il, appelant dans le même sillage à ce que tous les acteurs travaillent en harmonie. Une harmonie qui a justement brillé par son absence dans la multitude des programmes de mise à niveau depuis l'ère de Abdelhamid Temmar, notamment avec l'appui des institutions internationales.
Les responsables ont d'ailleurs reconnu l'échec. A l'époque, Ouyahia, qui était chef du gouvernement, avait même accusé Temmar de tromperie sur les mesures prises dans la gestion de ce dossier. Pas loin que le 18 octobre dernier, il est revenu sur la question, affichant l'espoir d'une réussite des actions que compte lancer le gouvernement dans ce cadre.


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