La production en hydrocarbures de l'Algérie continue de chuter alors que le pays est confronté à l'épuisement de ses réserves pétro-gazières, pointe Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach. «On peut considérer que l'exploration demeure le point faible parce qu'on ne réussit pas à renouveler les réserves que nous avons aujourd'hui et qui sont en train de s'épuiser. Il faut le reconnaître, on produit de moins en moins d'hydrocarbures liquides ou gazeux depuis 2007», a affirmé hier Abdelmadjid Attar, invité de la radio publique. «Globalement, la production et les réserves sont en train de diminuer. Si on continue comme ça, si on ne renouvelle pas, on ne pourra ni stabiliser la production d'hydrocarbures ni l'augmenter à moyen ou long terme», a mis en garde l'expert en énergie. Si le groupe Sonatrach annonce souvent des découvertes, celles-ci demeurent, à ses yeux, de moindre envergure. «On fait plus de découvertes, mais on fait moins de volume. C'est-à-dire que les découvertes sont de plus en plus petites (…). La moitié des découvertes faites ces dix dernières années ne sont pas rentables ou sont à la limité de la rentabilité. C'est une règle géologique. Le pétrole, c'est non renouvelable», a-t-il expliqué, en précisant que les gisements de pétrole sont vieux et produisent de moins en mois et sur lesquels il faut faire beaucoup d'efforts et d'investissements. Selon ses estimations, les réserves prouvées pour le pétrole s'élèvent à 1,5 milliards de tonnes équivalent pétrole alors qu'elles tournent autour 2500 milliards de mètres cubes pour le gaz. Contrairement aux déclarations du PDG de Sonatrach, qui affirmait récemment que l'Algérie pourrait augmenter ses exportations en gaz à près de 80 milliards de mètres cubes par an, Abdelmadjid Attar a estimé que cet objectif relève de l'impossible. «On ne pourra jamais augmenter les exportations de gaz à 80 milliards. Aujourd'hui, on exporte entre 40 et 45 milliards mètres cubes. Il y a du nouveau gaz qui va venir pour pallier l'épuisement des gisements. On a fait l'erreur d'augmenter énormément la production dans certains gisements et on a eu des problèmes techniques», a-t-il fait avoir.