Ravagée par un incendie en octobre 2015, l'usine d'intégration a été entièrement reconstruite par la société Hasnaoui FCM Construction (HFCM) qui a, en outre, procédé à de nombreuses extensions et à l'installation d'un système de climatisation centralisée aux normes universelles. L'entrée en production, au cours de ce mois, de l'usine d'intégration électronique de l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) «ouvre des perspectives énormes pour l'industrie solaire et l'électronique professionnelle», ont affirmé jeudi des ingénieurs de l'ENIE à l'occasion d'une séance d'information au complexe électronique de Sidi Bel Abbès. Ravagée par un incendie en octobre 2015, l'usine d'intégration a été entièrement reconstruire par la société Hasnaoui FCM Construction (HFCM) qui a, en outre, procédé à de nombreuses extensions et à l'installation d'un système de climatisation centralisée aux normes universelles. Pièce maîtresse de la plateforme (cluster) électronique grand public et professionnel, mise en place à partir de 2010 au niveau de l'ENIE, l'usine d'intégration électronique disposera d'une capacité de production de 1600 cartes mère/jour. Elle amorcera son activité, dans un premier temps, avec 3 chaînes de production, l'une dédiée aux cartes mère pour produits multimédias et deux autres pour tous types de produits. «L'usine est capable de doubler ses capacités en rajoutant 3 chaînes supplémentaires si elle arrive à décrocher, dans l'immédiat, un conséquent plan public», assurent les responsables de l'ENIE. La configuration générale de cette plateforme ultramoderne se présente sous la forme de plusieurs entités disposées en grappes, chacune dans un segment d'activité distinct mais complémentaire de la filière. Cluster électronique «Avec cette usine, nous serons en mesure de fabriquer annuellement quelque 300 000 produits/an destinés à l'industrie photovoltaïque, l'électronique professionnelle, l'industrie automobile, des systèmes de la télésurveillance et, bien évidemment, de l'électronique grand public», indique M. Bekara, PDG de l'ENIE. Il précise, à ce propos, que le cluster électronique adoptera une solution de gestion intégrée (ERP) permettant de suivre au quotidien l'ensemble des informations et des services opérationnels de l'ENIE. Selon lui, le lancement effectif du cluster de Sidi Bel Abbès «marquera le point de départ de la concrétisation en Algérie de l'un des plus importants projets inscrits en 2010 dans le cadre de la stratégie de redéploiement du secteur de l'industrie». Une stratégie de redéploiement qui a, d'ores et déjà, permis à l'unité ENIE Solar de se positionner comme leader dans les équipements solaires pour les particuliers. Cette filiale a ainsi équipé 750 points d'éclairage public au niveau des rues de Sidi Bel Abbès, 350 luminaires à l'aéroport Ahmed Ben Bella d'Oran, 250 autres à l'usine de machinisme agricole (CMA) et 2000 points d'éclairage au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Le développement des capacités de la filière ENIE Solar, dans le cadre d'une approche intégrée, «pourra assurer la fourniture de l'ensemble des composantes des futures centrales photovoltaïques avec un label algérien aux normes internationales», soulignent de jeunes ingénieurs spécialisées dans l'industrie photovoltaïque. Ils estiment, à ce propos, nécessaire d'étendre l'activité de l'ENIE Solar à travers le lancement d'une nouvelle usine de fabrication de 200 Mégawatts. «Les disponibilités foncières existantes, l'expertise acquise durant deux décennies et l'immense retard que doit rattraper l'Algérie, à l'horizon 2022, en matière d'énergie renouvelable plaident pour le développement de la filière solaire à l'ENIE», ajoutent-ils, précisant que de nouveaux prototypes de panneaux solaires intégrés à fort taux d'intégration sont en phase d'essai dans les laboratoires de recherche et développement (R&D) de l'ENIE. «Le développement des capacités de production de l'ENIE lui permettront de subvenir, à moyen terme, à au moins 25% des besoins nationaux en panneaux photovoltaïques», estime M. Bekara. Unités R&D et d'étalonnage Il fait remarquer, par ailleurs, que l'ouverture en 2016 des laboratoires de R&D, de mesures et de maintenance professionnelle (étalonnage accrédité Algerac), avec l'appui du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «constitue une avancée substantielle dans le domaine de la fabrication et de l'accompagnement de l'industrie électronique et solaire». Disposant d'ateliers de recherche dotés d'équipements ultrasophistiqués, d'une salle de conférence pour les séminaires à caractère technique avec système de traduction multilingue (anglais, espagnol, chinois), le centre R&D est l'un des plus performants au niveau national et accueille de nombreux chercheurs nationaux, a-t-on constaté. Idem pour l'unité d'étalonnage, agrée par le ministère du Commerce, où des analyses d'autocontrôle, physico-chimiques, mécaniques et d'électronique de précision sont effectuées depuis presque deux ans. Aussi, divers travaux de réparation et de maintenance menés par l'unité R&D a depuis permis, selon M. Bekara, à des firmes nationales de réaliser de substantielles économies en devises en redonnant vie à des équipements anciens. Parmi ces équipements, on peut citer certains instruments d'analyse de kérosène de Sonatrach, des scanners installés au niveau des aéroports de Skikda et d'Oran, ainsi que des installations de télésurveillance d'organismes publics et privés. «Nous envisageons de nous consacrer, graduellement, au développement de l'électronique professionnelle tout en nous maintenant sur le segment grand public», souligne-t-il. Concernant la stratégie de production de l'entreprise, notre interlocuteur estime que l'ENIE se limitera plus à la production de téléviseurs, qui demeurera un produit d'appel de l'entreprise, pour passer à la diversification de ses produits, à l'instar des systèmes électroniques, des panneaux solaires, le matériel médical, la télécommunication, l'informatique, les ordinateurs portables et prochainement les smartphones qui constitueront une forte valeur ajoutée.