La cité des 687 Logements à Verte rive, dans la commune de Bordj El Kiffan, est totalement délaissée par les autorités locales. Les habitants vivent au rythme d'une multitude de problèmes qui corrompent la qualité de leur vie. «Notre cité, appelée communément ‘‘la Casbah'', est dépourvue de toutes les commodités devant répondre à nos besoins. Quant à l'entretien des immeubles, il est totalement absent», confie une habitante. En effet, la cité croule sous une insalubrité déconcertante. Les marchands informels, qui ont élu domicile durablement dans les venelles et les allées de la cité, laissent leurs détritus à même les trottoirs et la chaussée. Quant aux travaux d'entretien des immeubles et des espaces y attenant, les instances concernées semblent ne leur accorder aucune importance. «Les devantures des immeubles sont lugubres, car la peinture n'a jamais été refaite. Des infiltrations d'eau ont à la longue lézardé les murs. Les cages d'escalier sont sombres et sales», déplore-t-elle. Outre ces problèmes, les routes de la cité foisonnent de dos-d'âne qui entravent le déplacement des voitures. «Ces dos-d'âne sont abruptes et escarpés. Ils ont été installés sans prendre en compte les normes qui sont en usage», explique-t-elle. Par ailleurs, les habitants sont confrontés à un problème pour lequel ils n'ont pas trouvé de solution. «Des odeurs nauséabondes émanent des canalisations d'égouts, rendant, par moments, l'air irrespirable. Nous avons fait appel à des sociétés privées pour tenter de régler le problème, en vain, car ce genre de travaux nécessitent beaucoup de moyens. Ce qui est sûr, c'est que l'émanation de ces odeurs est due à des malfaçons dans la réalisation du réseau d'assainissement. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elles interviennent pour régler ce problème», dit-elle. En empruntant la RN24 qui longe le littoral est de la capitale, les visiteurs sont surpris par les multiples appellations poétiques des quartiers et des cités qui, en fait, ne veulent rien dire au- jourd'hui. La cité Verte rive n'est plus verte depuis fort longtemps. «La pollution et l'anarchie ont fait de notre cité un endroit où il ne fait pas bon y vivre», regrette un habitant de la cité. Et d'ajouter : «Le même constat est à déplorer dans les cités Clair matin et Bateau cassé. Il ne reste que les belles appellations. S'agissant de la qualité de vie des habitants, elle est loin d'être parfaite. Nous vivons dans un cadre altéré.» «Les élus locaux se sont illustrés par leur totale indifférence. Ils se sont, durant le précédent mandat, occupés de leurs propres affaires, négligeant les problèmes de la population qui se sont entre-temps empirés. Notre cité a régressé, particulièrement dans le domaine des aménagements urbains et des équipements publics. Les cités et les lotissements d'habitation à Bordj El Kiffan sont de véritables ghettos», soutient-il.