A l'ouverture de la COP23, la 23e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) qui se tient à Bonn depuis le 6 novembre, Petteri Taalas, secrétaire général de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM), a annoncé que 2017 devrait être l'année la plus chaude recensée en l'absence du phénomène El Niño (un phénomène de réchauffement océanique à l'échelle du Pacifique équatorial qui affecte les températures à l'échelle globale). Explications. Claire Nulli, porte-parole de la même organisation, a indiqué à Genève (siège de l'OMM) qu'en 2017, les températures seront parmi les très «chaudes, mais pas les plus chaudes, même sans un fort courant chaud El Niño». En clair, 2017 est dans le peloton de tête des années chaudes enregistrées depuis 1890, depuis les premiers relevés systématiques de la température. «2016 devrait conserver son statut d'année la plus chaude. 2015, également traversée par ce phénomène météorologique d'El Niño se dispute la deuxième place avec 2017. Et pour être encore plus précis, les années 2013 à 2017 sont bien parties pour constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée», note encore l'agence de l'ONU dans ce bilan provisoire pour l'année 2017. Sécheresse persistance avec assèchement de points d'eau en Afrique subsaharienne et de l'Est, comme par ailleurs en Chine, en Californie et en Australie, ou au contraire inondations violentes autour de l'océan Indien, montée du niveau de la mer dans les atolls du Pacifique et typhons meurtriers dans les Caraïbes, qui montrent une intensité inédite, sont des signes «qui portent indiscutablement la marque du changement climatique, causé par l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre engendrée par les activités humaines», a précisé le secrétaire général de L'OMM, Petteri Taalas. 45 millions de réfugiés climatiques en 2010 Une précision pas tout à fait innocente car les avis, surtout ceux de certains scientifiques, restent partagés sur le lien entre la concentration du CO2 dans l'atmosphère et la hausse des températures. Mais le changement climatique est incontestable, observé et mesuré depuis de nombreuses années. C'est devenu une préoccupation permanente de la communauté internationale qui lutte contre l'avènement d'un monde invivable pour l'espèce humaine. Ses membres, les plus vulnérables, sont les plus exposés. On compte déjà 25 millions de réfugiés climatiques, trois fois plus nombreux que les réfugiés de guerre. C'est une moyenne sur 10 ans. Il y a eu un pic de 45 millions en 2010. Ils fuient la sécheresse, les inondations et les typhons. Ils seront 250 millions en 2050. Ils sont beaucoup moins médiatisés que l'ont été les réfugiés syriens et irakiens qui se sont déplacés en masse. L'image la plus fréquente que nous en avons est ces frêles esquifs lancés dans les flots de la Méditerranée, pleins à ras bord de jeunes, de femmes, d'enfants et de bébés qui fuient l'Afrique de l'Est et subsaharienne. C'est aussi la biodiversité qui pourrait être perdue d'ici la fin du siècle, si le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. Autrement dit, le réchauffement climatique priverait un tiers des espèces vivantes d'un environnement adapté à leur survie. Les espèces terrestres les plus mobiles (poissons, insectes, oiseaux, etc.) ont déjà déplacé leur aire de vie de plusieurs centaines de kilomètres vers le nord. A Bonn, où l'Algérie est représentée par une forte délégation, on va tenter de redonner vie à l'accord de Paris (COP21 en 2015), brandi comme un trophée lorsque les Etats-Unis (Barack Obama) et la Chine, les plus gros pollueurs, avaient trouvé un terrain d'entente pour la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre afin de contenir la hausse de la température à 2°C à l'horizon 2050, avec des engagements concrets à partir de 2020. Le revirement des Etats-Unis de Donald Trump a sabordé des années d'effort de la communauté nationale. Renflouer l'accord de Paris va faire passer au second plan la COP23 de Marrakech axée sur le financement de l'accord de Paris, particulièrement la contribution des pays industrialisés au développement des énergies renouvelables dans les pays émergents.