Après le plan d'urgence ABD lancé pour engager des réformes rapides et efficaces et sortir de la crise, et devant le constat que le «traitement de la crise s'est limité à n'en générer que l'urgence financière», le groupe de réflexion Nabni vient de lancer un nouveau plan d'urgence 2018 pour «amortir le choc contre l' iceberg». Un baril à 120 ou 50 dollars ne change rien à la liste des vraies réformes, soulignent les rédacteurs du plan d'urgence 2018, rendu public sur le site de Nabni. «Ce plan appelle à démarrer les réformes de fond dès 2018, en visant les problèmes structurels de notre économie», indique le texte de Nabni en soulignant que trois axes principaux sont à prévoir, à savoir : parer au plus urgent et résoudre l'équation budgétaire, démarrer immédiatement les réformes de fond et, enfin, préparer l'avenir dès aujourd'hui, en engageant des réformes de plus longue haleine. Comment résoudre l'équation budgétaire ? La réponse de Nabni réside dans l' action de dépréciation du dinar et l'élimination des licences d'importation. Il s'agira aussi, selon le think tank algérien, de mieux taxer en éliminant les exemptions et en réduisant les gaspillages budgétaires. L'autre action à entreprendre d'urgence, propose encore Nabni, est la réduction des subventions et la compensation des ménages par des transferts monétaires, et ce, en se basant soit sur le revenu universel, soit des transferts ciblés. Deuxième étape du plan Nabni : démarrer les réformes de fond en réformant d'abord le secteur bancaire pour mieux irriguer l'économie. Aussi, en transformant le climat des affaires et en instaurant plus de transparence pour une meilleure gouvernance économique. Quant à la préparation de l'avenir, Nabni propose d'encourager et de soutenir les investissements nationaux et étrangers, de mettre en œuvre une stratégie export cohérente et dynamique et de créer une nouvelle école de gouvernance pour former les réformateurs de demain. Le pragmatisme doit prévaloir sur les dogmes dans la gestion de la crise, estiment les rédacteurs du plan d'urgence de Nabni. Ce dernier soutient que le meilleur moyen de réduire les importations est de dévaluer le dinar «car un dinar maintenu artificiellement fort est purement et simplement une subvention aux importations». La dépréciation ne doit pas être brusque mais graduelle, sous forme de glissement progressif et régulier, et arriver à une valeur d'équilibre correspondant à la nouvelle situation du prix du baril. Nabni estime aussi que les licences d'importation ont été contreproductives et ont paralysé l'économie et détruit des emplois dans les secteurs liés à l'importation.