Plusieurs quartiers du centre-ville de Bordj Ménaïel plongent dans le noir dès 18h. Que ce soit à Bousbaâ, Tahrir, Vachy ou Batos, les habitants ne savent plus où mettre les pieds à la nuit tombée. Les poteaux d'éclairage implantés de part et d'autre des routes ne servent à rien. La plupart ont les lampadaires cassés ou arrachés. Pourtant, ce n'est pas l'argent qui manque pour les réparer. En effet, plus de 170 millions de dinars du budget communal ne sont pas consommés. «Il y a une semaine, un vieux a fait une chute dans un trou à cause de l'obscurité. Il a été admis à l'hôpital d'où il s'en est sorti avec du plâtre à la cheville», relate un jeune de la cité Bastos. Ceinturé de bidonvilles, ce quartier est connu pour être le lieu de prédilection des délinquants de tous bords. Certains l'appellent la «Colombie», car fréquenté par les vendeurs de stupéfiants qui agissent durant la nuit en profitant de l'obscurité et de l'absence de l'Etat. «S'il y avait de l'éclairage, la situation ne serait pas ainsi», estime un commerçant du coin.