Les médecins résidents recourent à la contestation. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) appelle à une grève cyclique de deux jours consécutifs, demain et après-demain (14 et 15 novembre), précise le préavis de grève, dont El Watan détient une copie. Les médecins spécialistes réclament l'«abrogation totale» du service civil dans sa forme actuelle. «Nous sommes discriminés. La loi dispose qu'on est égaux en droits et en devoirs, mais aucun texte n'oblige d'autres fonctionnes à se soumettre à cette obligation. Le service civil tel qu'il est appliqué actuellement a lamentablement échoué. Nous ne réclamons pas sa suppression, mais son aménagement. Un bilan s'impose», réclame Taileb Mohamed, membre du collectif des résidents. Les médecins contestent d'abord le «caractère obligatoire» du service civil, qui soumet les résidents «au chantage» du directeur d'établissement qui ne leur remet le diplôme qu'après la fin du service civil. Les résidents astreints au service civil se retrouvent sans logement de fonction ni moyens matériels pour exercer dignement leur mission. «Les directeurs soumettent les médecins à des systèmes de garde pour ne pas avoir à mettre à leur disposition un logement. Y a-t-il détournement ? Des médecins se retrouvent à plusieurs dans un logement collectif, alors que certains d'entre eux sont mariés avec des enfants», s'indigne le représentant des spécialistes. Le Camra exige dans sa plateforme l'application de la Constitution de généraliser le bénéficie de la dispense du service militaire aux médecins. Statut «flou» «Les résidents ne bénéficient pas de la dispense accordée aux Algériens nés entre 1985 et 1987, comme le stipule une instruction d'août dernier. Il y a malheureusement aussi ces notes internes qui ne nous dispense pas du service militaire pour cause médical ou pour soutien de famille», s'étonne Taileb. Le collectif réclame aussi la révision du statut général du résident, l'amélioration des conditions de travail : pénurie de médicaments et de matériel. «Les médecins se retrouvent sans moyens adéquats pour mener à bien leur mission. Pire, ils sont agressés et l'administration les laisse face à leurs agresseurs», s'offusque le représentant de la Camra qui dénonce les dénigrements par médias interposés de ses collègues pris pour des «boucs émissaires» d'un système sanitaire défaillant. Pour le représentant des résidents, il y a un «flou» dans le statut les régissant. «On ne sait pas si on est étudiants ou travailleurs. On subit les désavantages des deux, mais ne on bénéficie pas de leurs avantages. On ne peut pas ainsi se syndiquer, ni bénéficier des œuvres sociales, ni même pour la femme qui a accouché, d'avoir droit aux 90 jours de repos. Pour la chambre d'étudiant, on nous dit qu'on est des salariés», s'étonne Tailab. Le Camra exige à cet effet l'obtention de son droit «bafoué» aux œuvres sociales à travers le territoire national avec effet rétroactif. Par ailleurs, les résidents réclament l'annulation des examens sanctionnants intercalaires jusqu'à l'application des réformes de formation et d'évaluation des médecins résidents selon leurs carnets. «Aucune autorité de la Santé ne nous a contactés. Nous poursuivons notre action», met en garde le représentant des résidents.