Les nouveaux marchés de proximité sont boudés par les commerçants et les citoyens. Le nombre de marchés de fruits et légumes au niveau de la wilaya de Bouira est insuffisant. Plusieurs communes ne sont pas encore dotées de structures conçues pour ce type de commerce. Cependant, même les marchés de proximité réalisés ces dernières années et qui sont au nombre de 12, ne sont pas exploités à bon escient. C'est le cas de celui de la commune d'Ath Lakser, au sud-est de la wilaya de Bouira. L'infrastructure, réalisée fin 2015, a été désertée par les commerçants deux mois après sa mise en service. «Au lieu de construire ce marché à la place de l'ancien, il a été implanté dans un lieu peu fréquenté par la population. Il n'y a aucune planification au préalable pour ce genre d'infrastructure commerciale», regrette un citoyen de cette municipalité. Les commerçants, quant à eux, préfèrent travailler dans d'autres lieux. «J'ai quitté ce marché en raison du manque de clients. Je préfère m'installer sur les bords de la route, là où je gagne ma vie», explique un commerçant de fruits et légumes de la même région. Par ailleurs, l'activité commerciale informelle échappe au contrôle de la direction du commerce de la wilaya. Celle-ci se trouve impuissante devant la prolifération des marchés anarchiques. Plusieurs routes nationales et places publiques sont devenues des lieux d'étalage de différentes marchandises, et ce, au détriment de la santé publique. Malgré la pression qu'exercent les services de sécurité, les marchands ambulants finissent toujours par revenir sur les lieux. En outre, les marchés hebdomadaires, au nombre de 14, ne sont pas structurés et ne répondent pas aux normes d'hygiène. Celui de la commune de M'Chedallah, à 40 km à l'est de Bouira en est un bon exemple. Même le choix de son emplacement pose problème. Il s'agit d'une partie d'une ex-base de vie d'une entreprise chinoise sise entre l'oued Sahel, connu par sa pollution et la RN15. Chaque mardi, c'est l'anarchie totale. Même celui de Lakhdaria, au nord-ouest de la wilaya, n'échappe pas à la règle. La saleté demeure maître des lieux, sans que les services d'hygiène puissent intervenir. Pourtant, la population locale avait réclamé à plusieurs reprises, à travers des pétitions, l'aménagement de ce marché. Le plus étonnant encore dans la wilaya de Bouira, qui est à vocation agricole, est l'inexistence d'un marché de gros de fruits et légumes. Le projet, décidé par les pouvoirs publics en 2009 dans la commune de Aïn Bessam, sise à 20 km à l'ouest de Bouira, n'a finalement pas abouti, malgré la somme de 70 millions de dinars qui lui a été allouée. A l'époque, il s'agissait bien d'un marché d'envergure régionale. Cependant, après des années de blocage et d'indécision, seuls deux hangars sans murs ont été réalisés. Cette nouvelle structure demeure inexploitée.