La lutte contre le commerce informel à Bouira est loin d'être gagnée par les pouvoirs publics. Les politiques menées au niveau local ces dernières années sont toutes vouées à l'échec, parce qu'approximatives, et n'ont apporté aucune solution aux problèmes réels dans lesquels est plongé le secteur du commerce dans la wilaya. La réalisation de marchés de proximité de fruits et légumes et la gestion des locaux professionnels à travers les communes n'ont apporté aucun résultat. Les vendeurs ambulants squattent les bords des routes, les ruelles, etc. Tout y est vendu sans aucune norme d'hygiène. Pour le cas de la ville de Bouira, l'éradication de l'informel n'est pas chose aisée. Les autorités locales n'ont pas cessé de s'attaquer à ce problème, en vain. La réalisation de trois marchés de proximité, ceux de la cité 1100 logements, Draâ El Bordj et la cité Zerrouki en l'occurrence, avait pour but de sédentariser les commerçants ambulants. Cependant, la majorité des commerçants ont préféré le travail dans l'informel. Le marché de proximité du quartier Draâ El Bordj a été tout simplement fermé et celui de la cité Zerrouki est «exploité» par un seul commerçant. Pour échapper aux descentes des forces de l'ordre, une vingtaine de commerçants a occupé pendant plusieurs mois les abords de la RN5, à Ouled Bouchia, à quelques encablures de la sortie-est de la ville. Etals et voitures qui se garent provoquent des embouteillages au quotidien, et ce, depuis plus de deux années. Il aura fallu attendre la semaine dernière pour que les services de sécurité interviennent et libèrent la voie. Les commerçants ont tenté de résister en fermant la route à deux reprises. Si les autorités locales ont pu éradiquer ce point noir, il faut souligner que d'autres existent à travers le chef-lieu de wilaya. Une dizaine de commerçants occupent déjà les abords de la RN5 au niveau de la localité de Draâ Lekhmis, au nord de la ville. Même scénario sur la RN 18 menant vers la daïra d'Aïn Bessem. Dans les autres communes, la situation est loin d'être reluisante. L'anarchie y règne. Au laxisme des pouvoirs publics qui peinent à mettre de l'ordre dans l'activité commerciale s'ajoute un manque de vision. Le cas de la commune de Bechloul est édifiant. Un marché de proximité de fruits et légumes venait d'être achevé. C'est le troisième projet dans l'histoire de cette municipalité. Le premier a été réalisé mais n'a jamais été occupé par les commerçants en fruits et légumes. Il vient d'être démoli par l'APC. Le deuxième projet est à l'arrêt depuis plusieurs années. Quant au nouveau marché implanté à la sortie ouest du chef-lieu communal, il n'est pas encore ouvert. Peut-être que pour l'ouvrir, les responsables locaux attendent que les projets de logements implantés à côté soient finalisés ? Mais d'ici là, il faudra bien convaincre les commerçants de s'y installer, d'autant plus que le marché se trouve loin des agglomérations.