Alors que le e-commerce entame ses premiers pas en Algérie après l'adoption d'un projet de loi sur ce dossier en octobre dernier par le Conseil des ministres, la e-santé se cherche un cadre légal. Les professionnels du secteur appellent d'ailleurs à l'institutionnalisation de la télémédecine, à l'élaboration d'une vision à long terme et au lancement d'une agence nationale dédiée à la e-santé. Ce sont là les principales recommandations de Health digital days, organisé la semaine dernière à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA) par l'agence de communication, Sens Healthcare. Cette rencontre, la première du genre intervenue à quelques semaines d'intervalle du premier Salon international de la e-santé, a permis aux participants de débattre des conditions à assurer pour mettre le digital au service de la santé. Mais aussi de partager leurs expériences dans ce domaine. Car, même si ce créneau n'est pas encore en marche, la pratique de la télémédecine a déjà commencé via quelques expériences. Des expériences présentées tout au long des conférences animées parallèlement à l'exposition des solutions technologiques proposées pour faciliter l'accès aux soins aux populations de l'ensemble des régions du pays. C'est ce point qui devrait, de l'avis des spécialistes, alléger la pression sur le nord du pays, en évitant par exemple les déplacements aux malades éloignés, vers le Nord notamment. Comment ? En commençant par mettre en route certains projets dans la télémédecine, à l'image de la téléradiologie et la télédermatologie avant de les généraliser dans un cadre éthique, comme l'a suggéré le professeur Zoubir dans son exposé sur la e-santé en Algérie, état des lieux et perspectives. «Le degré de connectivité commence à être important, il faut profiter de ce potentiel pour développer la e-santé», préconise-t-il, recommandant de centrer le processus autour du patient pour améliorer la qualité des soins sous un contrôle strict des professionnels de la santé et avec une méthodologie bien définie. C'est tout le travail à faire. Sur ce dossier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'engage à lancer la réflexion de manière à lever les barrières d'ordre conjoncturel, législatif, réglementaire et financier pour promouvoir la télémédecine. Mais faudrait-il miser sur la recherche dans ce domaine. C'est ce qu'a souligné le directeur général de l'Agence thématique de recherche en systèmes de santé (ATRSS) dans son exposé sur «L'innovation et les technologies biomédicales, un axe de développement d'une société savante médicale». «Le digital fait partie intégrale de l'industrie de la santé», a-t-il précisé, citant les solutions proposées par les TIC dans ce domaine, à l'image des applications mobiles et des nouveaux logiciels développés dans le secteur où le rôle du médecin généraliste est à renforcer de l'avis des intervenants pour qui «sans une compétence avérée du médecin généraliste, tout le système sera fragilisé». Autres conditions à satisfaire : travailler sur la formation continue des médecins aux nouvelles technologies de l'information (TIC), qui sont en train de révolutionner la prestation de soins de santé, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour cette organisation, la santé mobile est bien positionnée pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable liés à la santé, prescrits par le Programme de développement durable à l'horizon 2030. Pour le cas de l'Algérie, la réflexion vient à peine d'être lancée.