Les acquéreurs des 60 unités faisant partie du projet des 328 logements LSP de l'UV17, à Ali Mendjeli, réalisés par l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), invitent le wali à rendre visite à leur cité, sollicitant son intervention rapide sur le site. Selon Mohamed-Tahar Yousfi, représentant des bénéficiaires, «il paraît que Abdessamie Saïdoun n'est pas au courant des souffrances quotidiennes que nous endurons, en l'absence de toutes les commodités». D'après les propos de notre interlocuteur, «les visites du chef de l'exécutif à ce projet ont été orientées et manipulées par les responsables concernés, pour qu'il ne puisse pas constater le calvaire vécu par les habitants depuis deux ans». Plus explicite, M. Yousfi a rappelé qu'en dépit de certaines malfaçons signalées dans les unités, lancées depuis 2005, une partie de ce projet (soit les 60 logements) a été livrée sans certificat de conformité ni approbation de la commune. Et cela depuis le mois d'avril 2015. «Après les multiples mouvements de protestation des bénéficiaires, la direction régionale de l'ENPI a accéléré une opération d'attribution seulement pour calmer les esprits, mais cela sans prendre en considération les conséquences qui suivront après», a-t-il déclaré. Et de préciser : «En 2015, l'ENPI a livré ces logements sans réaliser les travaux d'aménagement extérieurs, notamment le goudronnage de la rue, la réalisation d'accès aux bâtiments, le parking et l'éclairage public. Nous avons saisi les services concernés, y compris l'ENPI, pendant plus de deux ans, mais en vain. Pis encore, nous avons appris qu'à ce jour le certificat de conformité de ce projet n'a pas été octroyé à l'ENPI, car de nombreuses réserves ont été soulevées par la commune.» Cette situation d'abandon inquiète davantage les acquéreurs qui habitent une cité plongée dans l'obscurité, où les accès aux immeubles sont impraticables et dangereux. Pourtant les lampadaires ont été installés il y a deux ans, mais ils ne sont pas toujours fonctionnels. M. Yousfi a affirmé qu'ils ont procédé au nettoyage de leur quartier par leurs propres moyens avec l'aide des services de la délégation d'Ali Mendjeli. Ils se sont débarrassés, à leur compte des déblais du chantier du même projet en cours de construction et ont réalisé un accès au bloc afin de protéger leurs enfants. Malheureusement, cette cité est toujours considérée comme un projet inachevé, selon ses dires. «Le wali a assisté à deux reprises à une mise en scène ou à une opération de camouflage, rien de plus. Personne ne lui a parlé du calvaire que nous endurons depuis plus de deux ans, au moment où les autorités locales annoncent le lancement des travaux de VRD d'autres logements inachevés», a regretté Mohamed-Tahar Yousfi. Et de dénoncer qu'un PV de réception définitive, dont il détient une copie, a été établi par l'ENPI, dans lequel il est mentionné que tous les travaux de VRD sont achevés, y compris l'aménagement extérieur. Pourtant la réalité est toute autre. Les acquéreurs soutiennent avoir établi une expertise, il y a plus deux ans, dont El Watan détient une copie, et dans laquelle toutes ces malfaçons ont été signalées. Une copie a été adressée aux autorités concernées, mais sans réponse.