En présidant, jeudi dernier à Alger, l'ouverture des travaux de la rencontre nationale des cadres du secteur qui a regroupé les cadres de l'administration centrale, les directeurs du tourisme, de l'artisanat, des chambres de l'artisanat, ainsi que les directeurs et dirigeants des institutions sous tutelle, Hassen Marmouri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, n'a pas fait dans la nuance. Il a exhorté les responsables à se défaire de l'improvisation et du bricolage. Si le ministre parle ainsi, c'est qu'il a constaté que plusieurs cadres, y compris au sein de son ministère, sont dans l'inaction et la résistance au changement. Après la lecture des recommandations relatives à la valorisation du produit touristique, la relance des activités touristiques et le développement de l'artisanat, le ministre a souligné la nécessité de «bâtir de bons rapports avec les élus, la société civile et l'administration (de la commune jusqu'au wali). Nous avons remarqué dans certaines wilayas qu'un directeur peut transformer le secteur en un véritable centre d'intérêt. Il faut aussi attirer le wali à vos côtés, car il n'y a plus de fonds, ni d'aides que vous connaissez, chacun doit maintenant retrousser les manches et voir la manière d'avoir le strict minimum d'argent», faisant allusion à la mauvaise conjoncture économique de l'Algérie. Il reconnaît qu'«il reste un grand travail de coordination à faire et c'est à partir de là que va commencer l'évaluation. On fonde beaucoup d'espoir sur ce secteur qui, malheureusement, est dans un état déplorable». En clair, il faut le réhabiliter et cela commence par les territoires. «Nous avons ouvert un chantier pour identifier tout ce qui peut bloquer le tourisme et les investissements à l'échelle nationale. Des recommandations, c'est bien, mais il faut qu'elles soient opérationnelles avec une possibilité de mise en pratique. Fini le temps des recommandations qu'on oublie. Il faut définir les priorités. L'évaluation sera constante», dira-t-il. Le tourisme, priorité nationale ? Dans les textes, oui, mais au-delà des discours et des effets d'annonce, il y a la terrible réalité que Hassen Marmouri commence à percevoir. Il a affirmé que «936 projets touristiques sur les 1800 approuvés au niveau national n'avaient pas encore été lancés», qualifiant ce chiffre d'«énorme». La déclaration a son importance. Pourtant, des instructions ont été adressées aux directeurs du tourisme des wilayas pour effectuer un travail de terrain en vue de déterminer les obstacles qui empêchent la relance de l'activité touristique. Dans une déclaration à la presse, le ministre a divulgué un chiffre important : 600 touristes étrangers ont visité les régions du Sud depuis le début de la saison touristique saharienne et il prévoit une hausse de ce nombre durant les deux derniers mois de l'année. Il a affirmé à cet effet que l'Algérie attirait 10 000 touristes/an, rappelant les tarifs promotionnels pratiqués au profit des touristes, prévus dans le cadre de la convention signée entre les ministères du Tourisme et des Transports, allant jusqu'à 50% de réduction sur les billets d'avion acquis auprès de la compagnie Air Algérie, lorsque le nombre des touristes enregistrés par les agences touristiques est rentable (plus de 60 personnes), outre les réductions pratiquées par les établissements hôteliers publics tout au long de la saison touristique, oscillant entre 25 et 30%.