L'ancien militant du Mouvement culturel berbère (MCB), Saïd Boukhari, 55 ans, décédé mercredi dernier à l'hôpital de Tigzirt des suites d'une pathologie lourde, a été inhumé hier après-midi au cimetière de son village natal Bouarfa, dans la commune de Maâtkas. Une foule nombreuse, composée de personnalités du monde de la culture, d'enseignants universitaires, d'amis et compagnons du combat identitaire, de citoyens de divers horizons, a tenu à rendre un ultime hommage au fervent défenseur des causes justes depuis le début des années 1980. Etaient présents également Ould Ali El Hadi, ministre de la Jeunesse et des Sports, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, ainsi que les autorités locales. «Il est parti discrètement comme il a vécu. Saïd Boukhari s'est sacrifié corps et âme pour l'identité amazighe et la démocratie. Il avait pris part au 2e séminaire du MCB à Yakouren en 1989, tout comme il s'était engagé activement lors du boycott scolaire et la marche du 25 janvier 1990 organisée à Alger pour réclamer l'enseignement de la langue amazighe. Saïd Boukhari a toujours été conciliant pour rapprocher les deux tendances du MCB», témoigne Said Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, ami de longue date du défunt. Ceux qui ont côtoyé Saïd Boukhari au sein du MCB, à Tigzirt, où il était enseignant au lycée, et dans la vie de tous les jours, mettent en avant l'engagement et les qualités humaines de cet homme rassembleur connu pour ses positions politiques et ses déclarations concernant l'idéal démocratique, les droits de l'homme et les libertés. Ils étaient nombreux aussi à rallier la maison de la culture de Tizi Ouzou, où a été exposée sa dépouille, jeudi dans la matinée, pour s'incliner à sa mémoire. Parmi les présents, l'on a noté le ministre de la Jeunesse et des Sports, le wali de Tizi Ouzou, des sénateurs, des députés, des universitaires et d'anciennes figures du MCB et amis de Saïd Boukhari, parmi lesquels Saïd Khelil qui a rappelé l'engagement du défunt militant en faveur du combat identitaire et démocratique ainsi que ses nobles qualités humaines.