OUZOU - L'ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB), Saïd Boukhari, est décédé jeudi à l'âge de 55 ans des suites d'une longue maladie, apprend-on jeudi de ses proches. Infatigable militant pour Tamazight et les droits de l'Homme, Saïd Boukhari, l'enfant de Bouarfa (commune de Maatkas), a rendu son dernier souffle à l'hôpital de Tigzirt en succombant à un cancer du pancréas diagnostiqué en juillet dernier, alors que la maladie silencieuse avait déjà ravagé son corps. Ses amis et les autorités locales se sont mobilisés pour lui venir en aide en lui assurant tous les soins nécessaires, et aussi la chaleur humaine dont un malade à besoin, en l'entourant lui et sa famille. Un gala a été organisé en son honneur le 16 septembre dernier et auquel ce militant de la démocratie a tenu à être présent assistant à une bonne partie du spectacle, remerciant l'assistance avec son sourire qu'il a gardé jusqu'aux derniers jours de sa vie. Le wali de Tizi-Ouzou Mohammed Bouderbali, accompagné par la directrice de la culture Nabila Goumeziane et du directeur de la santé et de la population Abes Ziri, lui avaient rendu une dernière visite samedi dernier à l'hôpital de Tigzirt. Homme de tous les combats pour les causes justes comme le qualifient ses amis, Said Boukhari est né le 28 août 1962 au village Bouarfa, dans la commune de Maatkas, dans une famille révolutionnaire. Son père et sa grand-mère paternelle avaient pris les armes contre l'armée coloniale française, témoigne son ami Saïd Chemakh. De son long parcours de militant pour Tamazight, la démocratie et les droits de l'Homme, M. Chemakh citera, entre autres, la création d'un cours de langue Tamazight en 1988 à Tigzirt, sa participation au deuxième séminaire du MCB en 1989 et sa participation, en 1992, à l'organisation de la lutte contre le terrorisme dans la région de Maatkas, en plus de son grand humanisme et son dévouement pour aider les malades et les démunis. "Aujourd'hui j'ai perdu un frère", déclare à l'APS Saïd Chemakh qui garde le souvenir d'un homme apprécié par tous pour sa générosité, sa sagesse, sa sérénité et d'un militant engagé qui ne refusait jamais une sollicitation pour animer une conférence autour des thèmes de la démocratie, des droits de l'Homme et de Tamazight. Pour sa part, Mme Goumeziane, a regretté la perte d'un ami. Saïd Boukhari, soutient-elle, "était un militant qui a beaucoup oeuvré pour la promotion de la culture et de l'identité algérienne en consacrant sa vie pour la reconnaissance de Tamazight comme l'une des composantes de l'identité nationale. Son décès est une perte pour le monde de la culture". La veillée funèbre aura lieu jeudi à Bouarfa et l'enterrement le vendredi dans ce même village, a-t-on appris des ses proches.