Sur 7 nouveau-nés, il y en a un qui est diabétique et 11% de la population mondiale est diabétique. Ces chiffres de la Fédération internationale des diabétiques donnent froid dans le dos. Le projet «Change diabète», initié par les laboratoires Novonordisk au niveau de 17 pays, dont l'Algérie, qui abrite le village du même nom à Boumerdès pour cette 23e édition depuis 2012, a été inauguré le 4 décembre et va durer jusqu'au 13 du même mois. Il comporte plusieurs chapiteaux, où les citoyens doivent d'abord subir le dépistage ou confirmer leur cas, selon une analyse de l'hémoglobine glyquée, et subir d'autres consultations, comme la pesée, le tour de taille et l'hypertension artérielle, avant de répondre à un questionnaire médical. Dans le cas où ces citoyens sont atteints de diabète, ils sont orientés vers le laboratoire pour subir un prélèvement d'urine. Par la suite, des spécialistes, cardiologue, diabétologue et ophtalmologue, procéderont à une consultation à tour de rôle. Enfin, ils reçoivent des conseils diététiques d'hygiène de vie. A 10h, ils étaient déjà plus de 300 à avoir subi ce dépistage et cette prise en charge. Il s'agit de constituer un suivi des personnes atteintes dans le cadre d'une banque de données qui servira au baromètre informatisé des malades, avec leur contribution à une étude qui s'étalera sur trois ans et au cours de laquelle les patients seront suivis. Selon Dr Nedir, chef de département de la prévention au ministère de la Santé, «ce projet consiste en un appui pour la mise en place d'un système de collecte et de partage d'informations sur la qualité de la prise en charge à travers la mesure d'un ensemble de facteurs et pour procéder à des comparaisons avec d'autres pays». Les objectifs vont de la détermination de la qualité de la prise en charge en fonction des complications, de l'identification des facteurs qui contribuent à l'amélioration et à la portée de l'éducation thérapeutique. Pour l'Algérie, il existe 23 centres baromètres, 19 wilayas, dont 3 centres à Alger, qui ont accueilli le village «Change diabète», avec un échantillon de population diabétique de 14 559 personnes, dont 9055 femmes, d'où le thème de cette édition, «La femme et le diabète». La tranche d'âge la plus touchée est celle des 60/69 ans et à un degré moindre celle des 50/59 ans. Les personnes ayant un antécédent familial sont les plus atteintes (72,1%), les patients présentant un déséquilibre lipidique et les hypertendus sont également touchés. Pr Samia Zekri, du service de médecine interne de l'hôpital Birtraria à Alger, a résumé les causes essentielles du diabète : l'obésité et la sédentarité. En 2002, ils étaient 1 milliard d'adultes à être en surpoids. Alors que les mal nourris sont au nombre de 800 millions. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, 2/3 des diabétiques dans le monde sont des urbains. D'où la recommandation indispensable de manger équilibré et de faire des exercices physiques pour réduire le surpoids. Les femmes, avec 67%, sont plus nombreuses, mais le surpoids des hommes au niveau de la bedaine est le plus dangereux pour provoquer des accidents cardiovasculaires, dont 7/10 diabétiques meurent chaque année. Selon la formule du wali de Boumerdès, qui a inauguré cette manifestation, il s'agit de «démystifier le diabète», mais le DSP n'a pas caché sa crainte que la communication soit insuffisante pour faire profiter les habitants de Boumerdès de cette rare occasion de dépistage à grande échelle. L'annonce de l'inauguration prochaine d'une maison des diabétiques au chef-lieu rassure sur la continuité d'une prise en charge efficiente.