Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tiendra son 5e congrès les 9 et 10 février 2018 à l'hôtel Hilton à Alger. L'annonce a été faite par le président du parti, Mohcine Belabbas, à l'ouverture du conseil national ordinaire du parti hier à Alger. Une date qui n'est pas fortuite, puisqu'elle coïncidera avec l'anniversaire de la création du parti en 1989. Ce congrès, retardé de quelques mois, sera ainsi, selon M. Belabbas, une occasion de revoir les statuts du RCD de sorte à permettre aux femmes et aux jeunes d'avoir la place qu'il leur faut au sein des instances du parti. «Notre cinquième congrès ordinaire programmé pour les 9 et 10 février 2018 au Hilton d'Alger doit être l'occasion d'une révision en profondeur de nos statuts. Il s'agit d'introduire des mécanismes pour une meilleure implication des structures de base dans la prise de décision, de donner encore plus de place à la représentation féminine, de consolider le rôle des jeunes militants dans l'action et la réflexion et de créer les conditions d'une meilleure participation de notre communauté à l'étranger au renforcement de notre Rassemblement», a affirmé Mohcine Belabbas, assurant que cette révision va également permettre de «créer un cadre de réflexion et d'action collectives pour les élus locaux». «La majorité des candidats à la dernière élection ont montré une aptitude à l'action et à l'élaboration d'un discours politique qu'il faudra rentabiliser davantage en dehors des périodes électorales dans la structuration organique et l'animation politique. Il s'agit également de l'introduction de mécanismes statutaires pour la pérennisation d'une école de formation politique», a-t-il poursuivi. Après avoir dressé un tableau noir sur la situation générale du pays, le président du RCD est revenu sur les élections locales du 23 novembre dernier. Pour Mohcine Belabbas, la fraude électorale, comme il fallait s'y attendre, était là. Des élections, a-t-il précisé, qui se sont tenues «sur fond de luttes de sérail sur un après-2019 bouteflikien ou d'un autre candidat du système et dans cet océan de déraisons et d'irrationalités d'un pouvoir mû par sa seule survie pour perpétuer sa mainmise sur les richesses du pays». «Nous avons suffisamment communiqué sur les mécanismes de fraude et nous avons plus que jamais la conviction que seuls des scrutins organisés par une instance indépendante de gestion des élections couplés à une mobilisation citoyenne peuvent donner lieu à l'expression souveraine du peuple», a-t-il relevé, assurant que «c'est une condition pour que la crise de légitimité se dénoue pacifiquement pour enfin construire un Etat de droit». Mohcine Belabbas a souligné dans ce sillage que «la fraude électorale n'est pas un problème technique qu'il s'agit de combattre et de détecter le jour du vote». «C'est un processus qui vous handicape d'abord par la répression des activités politiques, puis par l'exclusion médiatique, souvent par l'infiltration de la police politique, ensuite par les triturations du fichier électoral, les entraves dans la confection des listes électorales… pour aboutir enfin à la falsification des résultats», a-t-il martelé, affirmant que parallèlement à cela, «les partis du pouvoir sont sponsorisés politiquement, médiatiquement et financièrement et bénéficient même d'un apport de voix le jour du scrutin». «Vous ne trouverez que ceux qui profitent de toutes ces forfaitures pour crier avec le pouvoir que la fraude électorale constitue des cas isolés», a-t-il souligné, considérant cependant que le boycott «suffisamment expérimenté par le RCD», ne peut constituer une solution.