Des membres de l'association Machâal Echahid, dont le président, M. Abbad, ont organisé, samedi dernier, un hommage au moudjahid Amar Akli Dris, en collaboration avec ses amis, anciens cadres de l'Algérie indépendante, dont Hamid Sidi Saïd, Me Hocine Zehouane et Tahar Gaïd. Organisé au lendemain de la publication des mémoires de ce révolutionnaire, l'hommage a eu lieu au domicile du moudjahid et militant de la première heure du mouvement national, sis au village Aït Hessane (Ihesnaouene), au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. L'événement a réuni les enfants, petits-enfants, neveux… de Amar Akli Dris, ainsi que ses amis sus-nommés et des membres de l'association Machâal Echahid, venus spécialement d'Alger. Ces vieux amis ont rapporté des témoignages sur la période à laquelle ils ont connu Si Amar Dris. Tahar Gaïd dira notamment qu'il a été très heureux des retrouvailles avec Si Amar et les autres amis communs. «Malgré des déboires de santé, avec mon âge, 88 ans, j'ai l'impression de renaître, de retrouver ma jeunesse en revoyant mon cher ami.» Il ajoute qu'il ne pouvait rater une telle occasion, qui lui permet de revoir celui qui l'avait intégré au FLN à Alger en 1955, alors qu'il était encore étudiant, tout en évoquant «le souvenir de la rencontre à laquelle il nous avait invités, moi, Amara Rachid et deux autres militants dont je ne me souviens pas des noms, pour nous présenter au prestigieux moudjahid, Abane Ramdane…». Me Hocine Zehouane dira de son côté que «les révolutionnaires comme Amar Akli Dris sont d'une race rare, preuve en est que malgré toutes les années passées, l'âge et les problèmes de santé, il est resté un homme à principes, intègre, franc, discret, égal à lui-même…». Hamid Sidi Saïd enchaînera pour exprimer toute sa gratitude envers Si Amar Dris «auprès duquel j'avais beaucoup appris, notamment durant la période où il était commissaire national du parti à Tizi Ouzou», ajoutant que «Si Amar n'était pas de ceux qui font étalage de leurs faits d'armes à toute occasion. Il a toujours été quelqu'un de discret, mais qui respectait ses contradicteurs et encourageait toute bonne initiative». Au terme de cette modeste rencontre, couronnée par un déjeuner convivial, les membres de l'association Machâal Echahid ont remis des médailles honorifiques à cet ancien responsable du PPA-MTLD des années 1940, puis du FLN du déclenchement du 1er Novembre 1954, et à son épouse, Mme Djouher Dris, née Grim. Celle-ci déclamera ensuite, dans un air émouvant, un poème rappelant les sacrifices et les souffrances des Algériennes et des Algériens durant la lutte armée de Libération nationale. Très touché par cette visite chez lui de ses amis, Akli Dris exprimera à son tour toute sa joie et son bonheur de revoir ainsi ses amis en bonne santé. «J'ai la conscience tranquille, tant je n'ai, à aucun moment, le moindre reproche à me faire durant mon parcours, d'où mon immense satisfaction morale, car, j'estime avoir accompli tel qu'il se doit mon devoir, mes devoirs. Et cela, je pense, vaut tous les trésors du monde», clame avec modestie M. Dris, auteur de Vie et mémoires d'un militant, dont la préface a été écrite par Me Zehouane. L'ouvrage a été édité, rappelons-le, en octobre dernier, date ayant coïncidé avec le 90e anniversaire du vaillant moudjahid et ancien cadre de l'Algérie indépendante.