À travers ce livre édité à l'occasion de son 90e anniversaire, l'auteur reviendra sur son parcours d'ancien militant, en commençant par son adhésion au PPA clandestin vers la fin 1943 où il fut désigné comme chef de cellule avant de gravir les échelons et "jouer un grand rôle dans la mobilisation des militants durant la période allant de 1950 à 1954". C'est un nouvel ouvrage d'histoire de la guerre de libération nationale qui vient de voir le jour aux éditions Casbah, signé d'un nationaliste de la première heure et ancien moudjahid bien connu en Kabylie, en l'occurrence Amar Akli Dris. À travers ce livre édité à l'occasion de son 90e anniversaire, l'auteur reviendra sur son parcours d'ancien militant, en commençant par son adhésion au PPA clandestin vers la fin 1943 où il fut désigné comme chef de cellule avant de gravir les échelons et "jouer un grand rôle dans la mobilisation des militants durant la période allant de 1950 à 1954. D'ailleurs, ce sont ces premiers militants qui allaient plus tard participer au déclenchement de la révolution du 1er Novembre". Sur cette période, Amar Akli Dris nous apprend des faits d'une grande importance en évoquant la dissolution de l'OS puis la prise en charge des maquisards qui se sont retrouvés quelque peu dans le désarroi. Il rappellera l'importance du deuxième congrès du PPA-MTLD d'avril 1953 où il a été chef de la délégation représentant la Kabylie et ce en apportant des témoignages poignants sur "les prémices de scission qui avaient apparu juste après ce congrès et comment la situation a évolué vers la scission totale entre Messali Hadj et ses partisans, d'une part, et les autres membres du comité central appelés "centralistes" d'autre part", tout en s'attardant en détail sur la réaction des responsables du comité de la wilaya de la Grande Kabylie et comment ils ont retiré leur confiance à leur chef Aliane Amar pour désigner Krim Belkacem à sa place. L'auteur de Vie et mémoires d'un militant évoquera une autre période douloureuse de son existence, c'était le jour de son arrestation le 28 mars 1954 à Tizi Ouzou avant de subir les pires tortures de la part de l'armée française. Il sera finalement libéré le 5 février 1955, et dès sa sortie de prison, Amar Akli Dris fut vite envoyé sur Alger pour seconder Abane Ramdane dans l'organisation de la résistance dans la capitale et c'était durant cette période cruciale que fut constitué le premier noyau d'étudiants appelés à se sacrifier pour la cause nationale. À travers cet ouvrage fort intéressant, Amar Akli Dris évoque d'autres moments de son parcours, notamment "l'épisode des tracts qui devaient être édités pour contrecarrer le mot d'ordre donné par le MNA pour boycotter les commerçants mozabites" suivi de son arrestation après avoir été blessé au cours d'une opération militaire. L'avocat et ancien officier de l'ALN, Me Hocine Zehouane, qui a préfacé le livre, évoque à juste titre les grands mérites d'un militant qui avait parcouru tous les rouages de la révolution, pratiquement de la cellule de base jusqu'à l'échelle nationale. "À la lecture de ses mémoires, force est d'admettre que cette génération est une race de militants à part, elle était le produit de son temps. Nous avons la surprise et la chance d'avoir affaire à un narrateur qui a gardé une mémoire vivace et sur un grand nombre de sujets historiques, de personnages devenus des acteurs importants de l'histoire du mouvement national", écrit Me Zehouane. K. Tighilt