En grève depuis le 7 février dernier, des étudiants de l'Institut national supérieur de musique (INSM) à Alger attendent à ce jour des instances concernées un écho favorable à leur revendication principale, à savoir la reconnaissance de leur diplôme d'études supérieures en musique obtenu après 4 ans d'études. A leurs dires, ils sont sous la double tutelle administrative et pédagogique respectivement des ministères de la Culture et de l'Enseignement supérieur. « Notre diplôme n'a aucune valeur administrative et n'a ainsi aucune valeur. Nous avons posé notre problème au ministère de la Culture, en vain. On nous fait des promesses sans pour autant les concrétiser », expliquent des étudiants rencontrés à l'INSM. Et de poursuivre : « Au lieu de régler le problème sous les directives d'un responsable du ministère de la Culture, on nous a ramené la police mercredi dernier pour nous contraindre à reprendre les cours. On nous a même fermé le restaurant. Pour manger, nous sommes obligés de solliciter le Croissant-Rouge algérien. Le même responsable a affiché une directive à travers laquelle il nous recommande de reprendre les cours. Dans le cas contraire, les étudiants internes seront évacués des lieux d'hébergement. Quant aux étudiants externes, ils seront interdits d'accès à l'institut. Nous sommes pris en otages. Nous avons contacté en vain le ministère de l'Enseignement supérieur. Les deux tutelles se renvoient la balle. » Quant à la directrice de l'INSM, « elle veut que nous mettions fin à la grève et que nous reprenons les cours sans pour autant voir notre problème réglé. Nous vivons dans l'impasse », constatent-ils non sans amertume. Le nombre d'étudiants internes, selon les mêmes interlocuteurs, est de quarante, venus des différentes régions du pays. « On leur ferme le restaurant et ils sont sous la menace d'être évacués des sites d'hébergement », indiquent les mêmes voix. Contacté à ce sujet, un responsable du ministère de l'Enseignement supérieur a précisé que sa tutelle n'a « aucun rapport » avec l'INSM. « Nous ne sommes pas ainsi concernés par ce problème », ajoute-t-il. Nous avons tenté de recueillir en conséquence les avis de la direction de l'INSM et du ministère de la Culture, en vain.