Déboires n Les étudiants de l'Institut national supérieur de musique (Insm) sont dans la tourmente. En grève depuis le 7 février, ils attendent, encore à ce jour et désespérément, que les instances concernées se penchent sur la question et répondent à leurs revendications. «Cela fait près d'une année que nous sommes en grève», a déclaré un étudiant à l'institut, ajoutant que jusqu'à présent aucun écho favorable à leurs revendications ne leur est parvenu. «Nos principales revendications sont la reconnaissance de notre diplôme d'études supérieures en musique, obtenu après 4 ans de cursus, car il n'a aucune valeur administrative et scientifique, et la mise en application d'un programme pédagogique adéquat parce qu'une partie de l'enseignement ne figure pas dans le Journal officiel. C'est un programme tout bonnement improvisé», a-t-il souligné. Et d'expliquer : «Notre institut est sous la tutelle de deux ministères, le ministère de l'Enseignement supérieur pour l'aspect pédagogique et le ministère de la Culture pour le volet administratif». Les grévistes ont saisi les deux instances. «Nous leur avons exposé nos problèmes, en vain », a-t-il dit. Et d'ajouter : «Au lieu de remédier à notre situation, ils nous ont ramené la police pour nous contraindre à reprendre les cours. Pour faire davantage pression sur nous, ils sont allés jusqu'à fermer le restaurant et nous couper l'eau. Pour manger, nous sommes obligés de solliciter le Croissant-Rouge algérien. Pis encore, une directive a été affichée nous sommant de reprendre les cours sinon les étudiants internes seront évacués des lieux d'hébergement. Quant aux étudiants externes, ils seront interdits d'accès à l'institut. Nous sommes pris en otage.» Selon cet étudiant, ni le ministère de la Culture ni celui de l'Enseignement supérieur ne veulent régler le problème. «Ils se rejettent la balle. Aucun ne veut régler le problème». A la question de savoir pourquoi l'institut de musique ne passe pas sous une tutelle unique, la même voix a indiqué que «le ministère de la Culture ne peut assumer l'aspect pédagogique, donc il a besoin de l'apport du ministère de l'Enseignement supérieur, sans pour autant lâcher prise sur l'Institut national supérieur de musique, quant au ministère de l'Enseignement supérieur, il refuse l'idée qu'une autre instance vienne partager avec lui la tutelle de notre institut, et c'est pour cette raison que notre sort reste en suspens». Autrement dit, le ministère de l'Enseignement supérieur veut à lui seul l'Institut national supérieur de musique, donc pour forcer le ministère de la Culture à renoncer à sa tutelle sur l'institut de musique, il refuse de reconnaître le diplôme. Nous avons tenté de recueillir les avis de la direction de l'Insm, et des deux ministères, en vain.