Après avoir séché les cours et refusé de composer pour les examens du premier semestre, le 7 février dernier, les 70 étudiants que compte l'Institut national supérieur de musique (INSM) enchaînent leur action de protestation par un mouvement de grève qui dure depuis trois semaines. Leur revendication se résume en la reconnaissance de leur diplôme de fin d'études, selon le délégué des étudiants, El Hocine Belaïd, qui s'interroge sur le pourquoi des deux poids, deux mesures. Autrement dit, « seuls les candidats bacheliers inscrits au niveau de l'institution peuvent obtenir le diplôme ». En effet, les élèves des Instituts régionaux de formation de musique (IRFM) et les élèves de terminale qui ont eu accès à la formation au niveau de l'INSM verront leur cursus sanctionné par une attestation et non par un diplôme. « Notre licence de fin d'études n'est pas reconnue par la Fonction publique et nous ne pouvons, par conséquent, pas travailler », martèle le porte-parole des étudiants. Il est à signaler que l'INSM relève de la double tutelle, à savoir le ministère de la Culture et celui de l'Enseignement supérieur. Ce dernier refuse, en vertu de la loi portant sur la reconnaissance du diplôme, de délivrer de titre (diplôme) aux étudiants admis - sans obtention du bac au préalable - dans une école ou un institut supérieurs. Le directeur des études pédagogiques de l'INSM, Tahar Radjaï, saisit l'occasion pour nous signaler que le problème n'a que trop duré. « Il faudra que les deux ministères se mettent d'accord pour dénouer l'imbroglio », dit-il en substance. La question qui reste posée toutefois est pourquoi permettre l'accès à la formation à des étudiants non bacheliers au niveau des structures supérieures, comme l'ESBA, l'INADC si, en fin de compte, le titre n'est pas reconnu. Rappelons enfin, que 80% des étudiants de l'INSM sont des non-bacheliers.