Depuis l'annonce de Washington de reconnaître El Qods comme capitale de l'Etat hébreu, 6 Palestiniens ont été tués et plus de 2000 autres ont été blessés. On annonce également plus de 250 arrestations. Malgré cela, tout indique qu'il ne s'agit là que du début d'une longue et nouvelle révolte populaire en Palestine occupée. La rue palestinienne ne décolère pas. Les Palestiniens continuent à manifester dans les Territoires occupés pour dénoncer la décision inique prise le 6 décembre dernier par le président Donald Trump de reconnaître la ville sainte d'Al Qods, occupée et annexée par Israël en 1967, capitale de l'Etat sioniste. Les manifestations sont réprimées avec une rare violence par l'armée d'occupation israélienne. Les heurts entre les jeunes Palestiniens et les soldats israéliens se produisent régulièrement ces 7 derniers jours dans toutes les villes et les villages de la Palestine occupée, y compris dans la ville d'Al Qods, dont les habitants souffrent d'une persécution effroyable depuis son occupation en 1967. Tel-Aviv veut judaïser à tout prix cette ville qui est sainte à la fois pour les musulmans et les chrétiens. Hier matin, des forces spéciales israéliennes (Al Moustaaribine), soutenues par des véhicules blindés transportant des soldats surarmés, ont procédé à l'enlèvement de 5 jeunes Palestiniens et d'une jeune Palestinienne à l'entrée de la ville d'Al Bireh, en Cisjordanie occupée. Cette région a vécu des affrontements violents entre des jeunes Palestiniens et des soldats de l'armée de l'occupation. Aux jets de pierres des Palestiniens, l'armée israélienne a répondu par des balles en caoutchouc, des balles réelles et une pluie de bombes lacrymogènes toxiques. Mais cette fois, lorsque les heurts ont augmenté en intensité, des éléments des forces spéciales déguisés en civils palestiniens, dont certains étaient cagoulés et d'autres se cachaient le visage par des keffieh palestiniens, se sont mêlés aux manifestants avant de sortir leurs revolvers et neutraliser 5 jeunes hommes et 1 jeune femme. Tirs à balles réelles et bombes lacrymogènes Quelques secondes après, ils ont reçu le soutien de véhicules militaires blindés. Les forces israéliennes ont par la suite tenté de poursuivre les manifestants à l'intérieur même de la ville d'Al Bireh, mais sans succès. Des incidents violents ont eu lieu au même moment dans les villes d'Al Khalil, de Naplouse, d'Ariha et autres localités de Cisjordanie occupée. Le bilan provisoire des heurts de la matinée d'hier s'était élevé, en Cisjordanie occupée, à plus de 60 blessés, dont certains par des balles réelles et des balles en caoutchouc. Une trentaine d'autres jeunes ont été arrêtés dans différentes régions de la Cisjordanie occupée. Au moment où nous mettons sous presse, les incidents violents se poursuivaient partout en Palestine occupée. Dans la bande de Ghaza où les premiers martyrs de la révolte populaire palestinienne ont été signalés, les jeunes ne se contentent pas de manifester leur colère dans les villes. Ils se dirigent quotidiennement vers les zones frontalières pour en découdre avec les soldats israéliens postés en ces endroits et qui sont plus féroces dans leurs répliques aux jets de pierres, seule arme à la disposition des manifestants. Les deux premiers Palestiniens morts au cours des manifestations de protestation ont été tués dans ces régions frontalières, où les soldats de l'occupation n'hésitent pas à utiliser des balles réelles. Dans la bande de Ghaza, qui, rappelons-le, est sous un blocus israélien étouffant depuis plus d'une dizaine d'années, l'armée israélienne utilise toutes sortes d'armements pour effrayer la population et décourager les factions à entreprendre des actions armées contre ses soldats. Mercredi à l'aube, des avions de chasse de type F16 ont bombardé une position des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, à l'ouest de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza. Ces bombardements aveugles ont fait 3 blessés parmi les civils palestiniens. Ils habitaient tous non loin de la position ciblée. Deux éléments des mêmes brigades avaient été tués dans un raid aérien précédent au sud de la ville de Ghaza. Depuis l'annonce de Washington de reconnaître Al Qods capitale de l'Etat hébreu, 6 Palestiniens ont été tués et plus de 2000 autres ont été blessés. On annonce également plus de 250 arrestations. Malgré cela, tout indique qu'il ne s'agit là que du début d'une longue et nouvelle révolte populaire en Palestine occupée. Les Palestiniens savent qu'ils sont les seuls à pouvoir protéger leur projet national qui consiste à établir un Etat indépendant sur les terres occupées en 1967, avec Al Qods comme capitale. D'ailleurs, personne en Palestine n'imagine un Etat palestinien sans la ville d'Al Qods comme capitale, ce que ne cessent de répéter le président Mahmoud Abbas et l'ensemble de la classe politique palestinienne. Et tous les Palestiniens sont décidés à reprendre ce qui leur appartient.