Dans quelques semaines, l'Algérie, ainsi que tous les pays de l'Afrique du Nord, célébreront Yennayer, le Nouvel An amazigh. S'appuyant sur le préambule de la Constitution qui définit l'amazighité comme l'un des fondements essentiels de l'identité nationale, et sur l'article 4 de la Constitution de 2016 qui stipule que tamazight est langue nationale et officielle, et dans le souci de permettre des avancées effectives dans la prise en charge de cette réalité plusieurs fois millénaire, nous signataires de ce texte, lançons un appel aux hautes autorités du pays afin de décréter Yennayer comme une journée de fête nationale, chômée et payée. Cette fête que célèbrent toutes les Algériennes et tous les Algériens, de l'ouest à l'est, du nord au sud, est l'un des ciments de notre unité culturelle et nationale. La décision de faire de Yennayer une journée de fête officielle, chômée et payée, renforcera la cohésion de notre nation et la mettra en phase avec sa profondeur historique.Cette décision peut et doit être prise dans les meilleurs délais afin de permettre à l'Algérie de fêter Yennayer de cette année dans la gaieté et le bonheur. Aujourd'hui plus que jamais, l'Etat est dans l'obligation et le devoir de remplir ses engagements envers tamazight, dans le strict respect de la Constitution. Ni la crise économique, ni aucune priorité politique ne doit retarder la réconciliation de l'Algérie avec elle-même, à travers sa langue, sa culture et sa civilisation amazighe. Signataires : Achour Fenni, poète et universitaire ; Amine Zaoui, écrivain et universitaire ; Brahim Tazaghart, écrivain et éditeur ; Lazhari Labter, poète et romancier ; Lynda Koudache, poétesse et romancière ; Salim Souhali, chercheur dans le patrimoine amazigh.