Le classement mondial des universités algériennes ne reflète pas leur qualité ou leur niveau, d'autant plus que ce classement n'est pas aussi critique, a estimé, mercredi à Oran, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. En effet, intervenant à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de l'université d'Oran, M. Hadjar est allé jusqu'à faire des reproches aux médias qui, selon lui, «n'ont pas abordé cette question de classement de manière plus profonde». Il déclare : «Sur plus de 27000 universités dans le monde, faut-il le souligner, les universités algériennes sont classées dans les 2000, donc parmi les meilleures. C'est cette lecture qui manque aux travaux des médias, que Dieu leur pardonne. Nous n'avons trouvé aucun travail journalistique approfondi sur cette question.» Il faut savoir que seules les universités USTO-HB d'Alger et Djillali Liabès de Sidi Bel Abbès sont classées respectivement 2345e et 2341e, tandis que les ENS de Mostaganem et de Béchar, par exemple, ainsi que l'université de Chlef, sont, quant à elles, au bas du classement mondial, respectivement 27634e, 27714e et 27764e sur un total de 28000 universités, d'après les chiffres du site spécialisé «webometrics». Et si le ministre, Tahar Hadjar, s'en est pris à la presse, il concède que son département «ne sait pas vendre ses réalisations positives». Il a expliqué toutefois que ces classements ne peuvent pas être pris en compte, car la politique algérienne en matière d'enseignement est spécifique. Et d'expliquer : «Vous savez très bien que ces universités mondiales fonctionnent différemment. L'étudiant algérien ne paie rien alors qu'à l'étranger il faut payer ses études. Imaginez si l'étudiant payait 4000 ou 5000 dollars par an, ceci permettrait à l'université d'avoir plus de moyens pour acheter des équipements, par exemple.» Par ailleurs, le ministre a rappelé les réalisations de la wilaya d'Oran en matière d'enseignement, et ce, depuis la transformation du Centre universitaire, le 20 décembre 1967, en une université qui, depuis 2014, a été scindée en deux autres universités, dont celle d'Oran 1 Ahmed Benbella, avec cinq facultés et un institut de traduction, et l'université Oran 2. Le ministre s'est réjoui de l'existence de trois universités à Oran et cinq écoles supérieures, ainsi qu'une chaire de l'Unesco et autres établissements de recherche. A cette occasion, il a insisté sur la stratégie du secteur visant à ouvrir les établissements universitaires à l'environnement économique direct.