L'information est confidentielle. Au niveau de la cour de justice de Annaba, c'est la valse des cartons et des dossiers. Les hommes en noir, d'un côté et de l'autre du prétoire, le soufflent à l'oreille de ceux qui veulent bien les entendre et les croire. Le nouveau collège de responsables installés dans leurs fonctions, il y a à peine quelques mois, prépare à un grand toilettage de leur institution. L'on affirme que le procureur général et le président de la cour, les deux principaux animateurs n'en finissent pas d'aligner les idées et les propositions. Une de ses idées a été mise en application à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'homme. Elle porte sur l'organisation durant plusieurs jours des conférences-débats. Ces dernières, entamées depuis le 5 décembre, sont animées par des hommes de loi sur des thèmes divers liés au code pénal et procédures, à la présomption d'innocence, aux droits des détenus et des enfants... Une proposition consiste à la mise en œuvre des moyens humains et matériels nécessaires pour mettre un terme à la surcharge des magistrats en poste dans les différents tribunaux. « Chaque magistrat de notre Cour de justice étudie et traite en moyenne 300 affaires/jour », a indiqué lors de sa dernière conférence de presse le procureur général sur le ton « du trop c'est trop ». Il a estimé que le nombre d'affaires jugées a plus que triplé ces dernières années et que, en même temps, le nombre de magistrats a faiblement augmenté, un arsenal de mesures sera mis en place pour dégonfler, dès le début de l'année 2007, le « stock » d'affaires en cours. L'informatisation entamée il y a quelques années est achevée au niveau de tous les tribunaux. Ce qui aurait permis aux deux principaux animateurs de la cour de justice d'augmenter un peu plus les effectifs pour faire face à la multiplication des comparutions immédiates et pour supprimer les goulets d'étranglement. Rien n'a été dit sur la multiplication des magistrats itinérants à même de régler les problèmes ponctuels de vacances des magistrats. Non abordée, également, la facilitation des tâches des juges et l'élargissement des compétences des greffiers, qui, à l'instar d'autres pays, souhaitent être transformés en assistants de justice.