Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reconnu, jeudi, avoir présenté des excuses officielles à l'Arabie Saoudite suite à l'affaire dite «tifo». A l'issue de sa tournée dans les différents stands du Salon de la production nationale, Ahmed Ouyahia s'est montré offusqué d'un tel geste, celui de la banderole déployée au stade de Aïn M'lila le 15 décembre, dans laquelle on pouvait voir un portrait mêlant les visages du roi Salmane et du président américain, Donald Trump, aux côtés de l'image de la mosquée Al Aqsa, avec le slogan : «Les deux faces d'une même pièce». En réaction à la question de savoir si ses excuses auprès des responsables du royaume wahhabite étaient véridiques, le Premier ministre a répondu par l'affirmative : «Oui, (je me suis excusé). Nous ne sommes pas un peuple de bandits. Il faut que vous sachiez que lorsque la question algérienne a été posée pour la première fois aux Nations unies en 1955, l'ambassadeur saoudien est entré muni du drapeau algérien.» Le Premier ministre a qualifié d'«inacceptable» ce qui s'est produit la semaine dernière à Aïn M'lila. «Nous avons des lois qui imposent le respect à notre Président d'abord et aux dirigeants des autres pays.» La rumeur d'une excuse officielle faite par le Premier ministre aux responsables saoudiens enflait et entraînait un déchaînement de passions depuis une semaine. Ahmed Ouyahia a tenté ainsi de crever l'abcès en renvoyant devant leurs responsabilités les auteurs du délit. De son côté, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a annoncé par la même occasion qu'une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances des faits et situer les responsabilités.