D'une simple vision des perspectives d'extension et d'aménagement urbain de la wilaya de Ouargla, à un programme de réaménagement du chef-lieu de la wilaya, on en est arrivé à une commission chargée d'assister Ouargla et Rouissat, chefs-lieux de commune et de wilaya, à se moderniser. Une dynamique de changement qui a motivé la mise en place d'un pool de réflexion et d'action dans le but d'améliorer le cadre bâti et œuvrer au bon déroulement des projets de développement. Avec 31 milliards de centimes au titre du programme communal de développement (PCD) 2006, il y a matière à faire. Mais, comme les finances n'ont jamais été le point faible de Ouargla, il fallait encadrer ce programme pour combattre la lenteur dans la prise de décision et le lancement des projets inscrits. Le printemps 2007 sera vraisemblablement plus beau car c'est justement le délai imparti pour opérer la transformation de la face défigurée de Ouargla. On voulait une auguste façade pour la capitale des hydrocarbures, à la mesure de sa vocation régionale et nationale et des potentialités économiques. C'est donc l'axe principal situé sur la RN 49, qui, meublé de candélabres, d'arbres et de plantes vivaces, et marqué des signes de la wilaya, le dira au visiteur. Avec une vingtaine de commerces à droite et autant à gauche, partiellement non carrossable, cette allée devra constituer l'axe de promenade et de shopping des habitants. L'idée est séduisante et très attendue de la population surtout avec la campagne de chaulage exigée par la commune aux commerçants des Quatre-chemins. Seulement l'ossature des arcades qui prennent forme est visiblement disproportionnée, ce qui augure du bâclage habituel dont témoignent les autres arcades commerçantes, et là, ameublement ne rimera ni avec esthétique, ni création d'ombrage, et encore moins cachet local. C'est à se demander si Ouargla qui compte pourtant une vingtaine d'architectes et autant d'entreprises de construction tient à continuer dans le genre « tas de béton difforme ». Des contrôleurs de la voie publique Outre l'ameublement de l'espace vide, l'hygiène et l'éclairage publics tiennent bonne place dans ce programme. Bien qu'ils soient incontestablement améliorés dans les axes principaux, beaucoup reste à faire au cœur des quartiers, à proximité des établissements scolaires ainsi qu'à travers les marchés et rues commerçantes. Outre les équipes de nettoyage des ordures ménagères, on prévoit pour les gros déchets un système de surveillance avec des contrôleurs de la voie publique dotés de motocyclettes. Les numéros d'immatriculation des véhicules abandonnant leurs charges de déchets dans la rue, seront relevés et transmis aux services concernés, et des procès verbaux établis. Toujours en matière d'hygiène, un recensement des points noirs est envisagé afin de prévoir des avaloirs avant la saison des pluies. Concernant l'éclairage public, l'axe et l'avenue de la Palestine allant vers le lycée Ali Mellah et le lycée polyvalent sont actuellement dotés de candélabres pour éclairer les artères les plus fréquentées de la ville allant jusqu'à la résidence des filles vers El Khardji. Basée sur des projets ordinaires mais ô combiens vitaux, l'opération de réhabilitation des deux communes chef-lieu de la wilaya est grandiose. Elle devrait changer, en changer la face en quelques mois, puisqu'elle comporte la revalorisation des principaux accès de la ville. La double entrée Hassi Messaoud-Touggourt sera agrémentée d'arbres sur les deux rives jusqu'au carrefour de Sidi Khouiled. Et alors que la double voie Ouargla-Hassi Messaoud est effective, le projet de la double voie Ouargla-Touggourt est en cours d'étude sur le budget de la wilaya. L'aménagement de cet axe continue vers Ain Beida qui comptera un arc du triomphe complétant l'opération de rénovation de son centre par un magnifique chaulage et éclairage. Ain Beida est le passage de tout visiteur de Ouargla puisque cette commune est l'entrée obligatoire des visiteurs venant de l'est du pays, en plus d'El Hadjira, Hassi Messaoud, Touggourt et Sidi Khouiled. Elle abrite également l'aéroport mixte qui porte son nom ainsi que la base aérienne militaire. L'autre entrée de Ouargla qui vient de l'extrême sud, du centre et de l'ouest du pays via Ghardaïa bénéficie de la même opération. Le transfert du marché hebdomadaire de Souk Essebt en dehors du centre ville participera à améliorer la circulation routière et l'hygiène. Un programme important et des points négatifs Deux observations sont à souligner à propos de l'espace Souk Essebt, actuellement entouré de plusieurs instances administratives y compris la future imprimerie régionale de Ouargla. D'une part l'absence d'une vision réaliste de la manière de réhabiliter et d'exploiter cet espace situé au cœur de la ville et d'autre part le maintien du marché couvert incendié, retapé mais qui porte toujours en lui les racines du mal, à savoir l'insalubrité et la désorganisation des commerces, chose qui a conduit à un spectaculaire incendie l'an dernier. L'autre point fort du programme est la poursuite du projet du parc d'attraction initié par l'agence foncière et les autorités locales qui tablent sur le centre commercial, le théâtre en plein air et un palais des expositions et ce, malgré l'absence d'investissements en matière d'aires de jeux. Reste à souligner que pour la première fois, la reprise des espaces non exploités et cédés auparavant à des entreprises étatiques dissoutes est envisagée avec l'autorité de la loi et la ferme résolution de mettre en œuvre l'ameublement de la RN49 de même que le transfert des stations-services et certaines entreprises telles l'ENGI, Sonelgaz et la gare routière.La principale contrainte dans la réalisation des programmes de développement a toujours été le manque de compétences et de détermination, il n'y a qu'à assister aux longues séances des sessions de l'APW et entendre les interventions pour s'en rendre compte. Elus et exécutif se renvoient la balle à propos du lancement, du suivi et de la finalisation des projets qui accusent un retard fou, non pas à cause du manque de moyens financiers mais bel et bien pour des raisons purement bureaucratiques ou dues au laisser-aller. Et dans un système ou règnent l'irresponsabilité et l'impunité, il est difficile de cerner les causes réelles de la confusion qui prévaut dans la gestion des affaires locales et particulièrement les questions liées au développement.Est-ce le manque de vision ? L'absence d'imagination ? De volonté de bien faire ? Un comité d'assistance, est-il la solution ?