S'étendant sur une superficie de 4,1 millions d'hectares, outre quelque 3 millions d'hectares de végétation steppique, la forêt algérienne fait face à plusieurs aléas climatiques, naturels et humains. Cette année, le feu a joué son jeu en dévastant près de 52 000 ha de couverture végétale à travers plusieurs wilayas. Les dégâts ont été énormes et ont même dépassé les records jusque-là enregistrés. Les bilans ont fait état de la perte de 27 821 ha de forêt, 9984 ha de maquis, 1588 ha de récoltes et 14 103 ha de broussailles. 4285 palmiers, 177 000 arbres fruitiers et 213 801 bottes de foin ont également été décimés par le feu. Même des pertes humaines ont été déplorées. Il s'agit de trois personnes, dont deux pompiers. La partie est du pays, qui souffrait déjà d'un énorme manque d'eau, a été la plus touchée par ces feux de forêt. Une région qui représente 49% de la superficie forestière totale de l'Algérie. Les wilayas les plus touchées sont El Tarf, Skikda, Béjaïa, Guelma, Tizi Ouzou, Annaba, Médéa, Jijel, Sétif et Aïn Defla. En plus de ces hectares de forêt et de récoltes pris en otages par les flammes, 17 maisons ont été endommagées dans la wilaya de Tizi Ouzou. En plus des conditions climatiques assez spéciales de cet été, les responsables de la DGF et la DGPC ont tous affirmé qu'il s'agit d'un acte volontaire. D'ailleurs, 22 pyromanes ont été arrêtés. La raison serait, selon les premières investigations, liée à l'ambition de ces présumés coupables de vendre du bois. Pour cerner ces incendies, encouragés par la chaleur caniculaire de cet été, de gros moyens ont été mobilisés. En plus des agents de la direction des forêts, 20 000 sapeurs-pompiers sont intervenus depuis le 1er juin. Pour la Protection civile, la mission d'extinction de ces feux n'a pas été du gâteau. Les éléments mobilisés dans cette mission ont rencontré plusieurs entraves, dont essentiellement le manque de pistes et voies d'accès pour la pénétration des moyens de lutte dans les zones incendiées. Il est également déploré le manque de mesures préventives liées aux risques de déclenchement et propagation d'incendies de forêt, une insuffisance en matière de surveillance des incendies à travers les massifs forestiers et dans les points d'eau pour l'alimentation des engins d'incendie. Pour la première fois, on a recouru aux hélicoptères bombardiers à eau, même si les pilotes étaient encore en phase de formation. Un renforcement des 22 colonnes mobiles déjà existantes par 29 autres a été annoncé. La direction générale de la Protection civile a également fait part de la préparation d'une étude menée, qui est en voie d'achèvement, afin d'établir une cartographie des zones les plus sensibles aux feux de forêt et mettre en place tous les moyens possibles pour mieux maîtriser en temps réel les prochains incendies.