S'il y a un secteur du développement local qui est resté très en retard, c'est celui de l'habitat qui n'a été relancé qu'en 1994. Jusque-là, la wilaya, faut-il le signaler, ne bénéficiait que de …123 logements sociaux par an ! Le secteur a été longtemps laissé à la traîne à cause, semble-t-il, de la réalisation de 20 000 logements en préfabriqué, suite au séisme d'octobre 1980, et le retard mis dans l'élaboration des différents instruments de construction antisismique. On n'a pas tenu compte donc de l'évolution démographique et de la nécessité de lancer en parallèle des programmes neufs d'habitat en dur. Il a fallu attendre le début de l'année 1995 pour voir enfin les autorités de l'époque lancer les premiers projets un peu partout à travers la wilaya. Et le fossé ne fait que s'élargir en raison, d'une part, de l'accroissement des demandeurs, et de l'autre, du faible quota de logements sociaux accordé à la wilaya au titre du programme quinquennal (2005-2009). En effet, il n'a été dégagé que 3 000 LS qui ont été lancés simultanément à raison de 700, 510, 300 et 150 logements pour certaines communes et entre 40 et 100 unités pour d'autres. Cette dotation s'avère très inférieure à celles des années précédentes, du fait du choix opéré dans ce domaine par le gouvernement. L'ordre des priorités a été inversé dans le but de favoriser, dit-on, l'habitat rural et le logement social participatif qui ont pourtant connu, eux aussi, un retard considérables ces dix dernières années. Lenteurs Il a été ainsi accordé 10 000 aides financières en 2005, puis 2 000 autres en 2006 pour la construction de 12 000 logements ruraux ainsi que 4 500 logements de type LSP dans le cadre du programme quinquennal. Si la première a connu un avancement jugé globalement positif, il n'en est pas de même pour l'autre type d'habitat qui connaît des lenteurs et des blocages de différentes natures. Au problème foncier sont venues s'ajouter les tracasseries bureaucratiques qui prolongent de fait le délai d'accomplissement des formalités administratives et techniques auxquelles sont soumis les promoteurs privés. Ce qui a fait qu'une partie seulement de ce programme a pu être lancée. Un programme qui a connu presque le même sort que celui de l'AADL, dont le quota de 500 logements a mis plus de quatre ans pour être achevé et livré à ses bénéficiaires dans un état lamentable. Le secteur a en outre bénéficié, pour la même période, d'un autre programme de 6 000 logements sociaux, mais ceux-ci sont destinés essentiellement au relogement d'une partie des habitants de logements en préfabriqué. C'est donc une opération de remplacement qui ne peut être comptabilisée comme une dotation supplémentaire. Les tranches de logements sociaux achevées et mises à la disposition des communes par l'OPGI attendent toujours d'être distribuées au profit des bénéficiaires. Pire encore, les listes d'attribution ne sont jamais affichées au public au motif qu'elles sont publiées sur des quotidiens nationaux. Lesquels ? Souvent, les supports choisis sont peu ou pas du tout connus des lecteurs ou paraissent à …l'est du pays ! Le droit à l'information des citoyens concernés est ainsi bafoué pour des raisons contestables qui ne font que s'ajouter à la confusion que connaît ce dossier.