La rencontre entre le gouvernement et les walis a été sanctionnée, samedi soir, par l'adoption de cinq rapports. Ceux-ci portent sur le programme de modernisation des systèmes budgétaires, le soutien au renouveau rural, l'autoroute est-ouest, les chemins de fer, le programme complémentaire de soutien à la croissance économique et enfin, l'état de mise en œuvre des directives issues de la conférence du 25 juin dernier. S'il est globalement satisfait de l'application des recommandations de la rencontre de juin dernier, le président Bouteflika s'est néanmoins montré mécontent quant aux retards accusés dans certains chantiers, notamment à l'intérieur et au sud du pays. C'est ainsi qu'il a vivement interpellé les responsables en charge de ces projets afin qu'ils soient au rendez-vous de la prochaine rencontre gouvernement-walis, prévue pour juin 2007. Certains projets ont été confrontés à l'inadéquation entre les montants alloués et les résultats des appels d'offres pour les investissements retenus. Le chef de l'Etat a ainsi appelé à revoir la méthode de travail pour redynamiser ces chantiers. Outre les délais, le président Bouteflika est revenu sur les grands projets d'extension et d'électrification du chemin de fer en Algérie. Il a exprimé, à l'occasion, son refus quant à la participation du secteur privé dans le financement de bretelles reliant le réseau ferroviaire à des sites de production. Pour lui, le chemin de fer restera la propriété de l'Etat. Le Président s'est cependant réjoui de la réalisation prochaine des projets d'électrification sur les lignes à grande vitesse (LGV, 160 km/h) devant relier dans les prochaines années, Boumedfaâ-Touggourt, El Affroun-El Khemis, Tlemcen-frontières marocaines et enfin, Relizane à Tiaret. Sur un autre registre, celui de la modernisation des systèmes budgétaires, il a demandé à ce que les incohérences relevées dans les dispositions relatives au mode de gestion des biens de l'Etat soient corrigées et le rapport complet soit présenté lors de la prochaine rencontre qui devrait se tenir en juin 2007. DESEQUILIBRE Le chef de l'Etat a relevé également le déséquilibre qui existe entre les différentes régions du pays. Il a cité, comme exemple, le cas de l'électrification. « La moyenne nationale est de 97%, alors que dans certaines wilayas, elle est très en deçà », a-t-il souligné, estimant que cela est inacceptable. Cela n'est pas le seul point noir déploré par le premier magistrat du pays. Il trouve aussi que « certaines wilayas ne mettent pas à profit l'ensemble de l'enveloppe financière qui leur est allouée. Cela aussi est inacceptable, dira-t-il, et aucun responsable, digne de ce nom, ne peut arguer d'un manque d'entrepreneurs pour justifier la non-application des programmes tracés ». Il a en outre annoncé qu'« après 2009, les programmes de développement, au niveau national, seront strictement planifiés, dans le cadre d'un plan global où il n'y aura pas de place pour l'improvisation ». Poursuivant la critique de l'action de son gouvernement et des walis, le chef de l'Etat a déploré la contradiction entre les chiffres présentés dans les différents rapports officiels, citant en exemple le nombre des personnes vivant en milieu rural. Le rapport sur le Programme d'appui au renouveau rural mentionne 20 millions, alors que le chiffre exact, mentionné dans d'autres rapports, est de 13 millions. Il a exigé, d'autre part, qu'un rapport détaillé de toutes les associations de la société civile qui contribueront au programme d'appui au renouveau rural 2007-2013 lui soit présenté au plus tard en juillet 2007. Pour une visibilité meilleure dans la gestion de l'ensemble des programmes lancés, le Président a décidé de revoir prochainement les lois relatives à la commune et à la wilaya, de telle sorte que les prérogatives des collectivités locales soient plus claires. Cela mènera, d'après lui, vers une conception avancée de la décentralisation. La rencontre de samedi a, par ailleurs, débouché sur la nécessité de revoir le mode de financement du logement LSP pour certaines wilayas, notamment celles du Sud et des Hauts-Plateaux. L'aide directe de l'Etat sera revue à la hausse à l'effet d'y intégrer une bonification totale de l'intérêt sur l'emprunt. Aussi, des mesures de facilitation pour l'acquisition des logements LSP ont été prises telles que la prise en charge des prêts d'une manière spécifique, avec un mode de remboursement plus simple par la CNEP. Comme il y aura également des enveloppes additionnelles qui vont être affectées afin de permettre l'acquisition de terrains pour les futurs programmes et l'indemnisation de leurs propriétaires.