Le chef des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, a assuré hier être en mesure d'annoncer «la fin de la sédition». Des dizaines de milliers de manifestants pro-régime se sont rassemblés hier dans plusieurs villes d'Iran pour condamner les «troubles» qui secouent le pays depuis près d'une semaine. Munis de banderoles dénonçant les «fauteurs de troubles», les manifestants ont repris des slogans en faveur du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, mais aussi «Mort à l'Amérique» ou «Mort à Israël». La télévision d'Etat a montré des images en direct de manifestations massives dans les villes d'Ahvaz (sud-ouest), Arak (centre), Ilam (ouest), Gorgan (nord) ou encore Kermanshah (ouest). «Nous offrons à notre guide le sang qui coule dans nos veines», scandaient encore ces manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux iraniens. Ces manifestations interviennent après une nuit calme dans la capitale Téhéran. Le chef des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, a assuré de son côté être en mesure d'annoncer «la fin de la sédition». «Dans ce mouvement de sédition, il y a eu au maximum des rassemblements de 1500 personnes, et le nombre des fauteurs de troubles n'a pas dépassé 15 000 personnes sur l'ensemble du pays», a-t-il ajouté, dans des propos publiés par le site internet des Gardiens de la révolution. «Un grand nombre de fauteurs de troubles, au centre de la sédition, (...) ont reçu une formation de la part de la contre-révolution et des monafeghines», a-t-il avancé, en utilisant un terme désignant les Moudjahidine du peuple. Ceux-ci «ont été arrêtés et il y aura une action ferme contre eux», a-t-il souligné. Le général Jafari a également fait valoir que des milliers de personnes avaient été «entraînées» par les Etats-Unis pour «fomenter des troubles en Iran». «Il faut remercier le grand peuple iranien car, dès que les gens ont compris que la main des étrangers et des séditieux était impliquée, ils ont séparé leur chemin, malgré tous les problèmes économiques, pour défendre les valeurs de la révolution et de l'Iran islamique», a-t-il encore dit. Le président américain, Donald Trump, a affirmé pour sa part hier que les Etats-Unis soutiendraient le peuple iranien «le moment venu», sans donner de précisions sur cette formule énigmatique. «Enormément de respect pour les Iraniens au moment où ils essayent de reprendre le contrôle de leur gouvernement corrompu», a écrit Donald Trump dans un tweet matinal. «Vous verrez un grand soutien de la part des Etats-Unis le moment venu !» a-t-il ajouté. L'Iran a, rappelle-t-on, été le théâtre ces derniers jours de nombreuses manifestations contre les difficultés économiques et le pouvoir. Au total, 21 personnes ont été tuées dans des violences liées à ce mouvement de contestation. Des centaines d'autres ont été arrêtées. Depuis le début des troubles, le locataire de la Maison-Blanche multiplie les attaques contre le régime iranien, qualifié de «brutal et corrompu». Lundi, il a estimé que «le temps du changement» était venu dans ce pays, jugeant que le peuple avait «faim de liberté».