Le grand chanteur d'expression Kabyle Idir(A Vava Inouva, Zwit Rwit, Ssendu), a animé hier après-midi, une conférence de presse, au Complexe olympique Mohamed Boudiaf, à Alger, à veille du concert événement signant le retour de l'enfant « prodige ». C'est devant un parterre de journalistes et photographes, venus en grand nombre qu'Idir et le directeur de l'Office national des droits d'auteurs, Sami Bencheikh, ont animé une conférence de presse. Et ce, à quelques heures du concert baptisé « Les retrouvailles ». Le concert de ce soir et celui du vendredi sont placés sous l'égide de l'ONDA ( Office national des droits d'auteurs) et avec le concours de partenaire tels que le FCE (Le Forum des Chefs d'entreprise, l'opérateur téléphonique Ooreedo et Iris (spécialisé dans la fabrication des produits électroniques et électroménagers). « Je suis très content de revenir après une telle absence de 39 ans. C'est une absence scénique. Car je n'ai jamais quitté vraiment mon pays. Je viens quatre à cinq fois en Algérie, dans les villages, mon village en Kabylie. Pour me ressourcer, voir la famille, des amis…Il est difficile de se séparer de ce pays. C'est professionnellement que cel a me posait des problèmes à un moment. Maintenant, je pense que ces problèmes sont dissipés. Les choses commencent à se décompter pour l'ébauche d'un futur. Et qu'une nouvelle période commence. Et je pense qu'elle sera très porteuse inch'allah… » « J'étais une cible d'une idéologie un peu stupide… » « Je n'ai pas voulu venir avant. Parce que j'étais une cible ou une victime d'une idéologie un peu stupide qui tendait à exclure tout ce qui ne lui ressemblait pas. Nous étions les dindons de la farce, nous étions un peu perdants…Je me suis toujours considéré comme étant un Algérien. A part entière. Ils ont nié mon identité et ma langue. Ce qui est un non-sens. Nous étions spoliés dans notre identité personnelle. Ce sont des retrouvailles professionnelles. Pour un chanteur algérien après tant d'années d'absence. Cela me tenait cœur. Et puis depuis quelques années, on a commencé à instituer la définition de ma, notre culture d'une manière viable. Construire quelque chose de solide. Voilà, ce qui a motivé essentiellement ma venue ici. Depuis qu'ils ont officialisé entre guillemets la culture amazighe, je me suis dit, c'est peut être là, le moment. Pourquoi ne pas essayer…Les gens commencent à se connaître et se reconnaître. Et je voyais là, l'ébauche d'un futur prometteur… » déclarera-t-il. Quant à ceux qui reprochent son retour scénique en Algérie (question allusive au MAK, Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie), Idir rétorquera tout de go : « Ce n'est pas à moi d'expliciter ou essayer de développer. Mais je trouve que peut être qu'il est logique pour ceux qui cherchent une indépendance de voir Idir venir chanter pour son public en Algérie, ça ne prend pas la forme d'une recherche d'une indépendance. Mais je ne les empêche pas de déclarer leur indépendance. Qu'ils ne m'empêchent pas de chanter. S'il(Ferhat Mehenni, leader du Mak) dit que c'est une « trahison ». C'est lui qui le dit. Trois semaines avant il avait dit que j'étais son frère et son ami… ». Il a promis que le prix du billet sera revu à la baisse A propos du public, Idir confiera : « je me suis posé de nombreuses questions. Parce que ne connais pas la réalité ( du public, sa réaction…). En France, c'est codifié, je connais comment le public va réagir et placer de bonnes choses à cet effet. Mais, ici, je l'ignore. Je sais que le nom d'Idir inspire beaucoup de choses. Mais est-ce qu'on peut vraiment être sûr de cela. Mais quand j'ai appris qu'on a vendu tous les billets ( 8600 tickets ont été écoulés), cela me touche. Cela veut tout dire. Je suis très heureux. Pour la circonstance, Idir, a convié le poète et chanteur Lounis Aït Menguellet- si toutefois se remettait d'une forte grippe- pour un duo. Le chef d'orchestre Mehdi Ziouèche a arrangé les classiques de sa discographie, des titres issus de l'album Chasseurs de lumières, une chorale de jeunes filles du village natal d'Idir rendra hommage au grand écrivain Mouloud Mammeri. Pour les guest-stars comme Gérard Lenorman, Louis Chédid ou Patrick Bruel, ils ne seront pas de la partie. Mais peut être qu'ils participeront aux prochaines dates de concerts de sa tournée comme celle, très attendue, à Tizi Ouzou. Idir a promis que le prix du billet sera revu à la baisse et accessible pour toutes les bourses de son public.