La contestation se poursuit à l'université. Une grève est prévue le 14 janvier prochain à l'appel de la coordination réunie dans le cadre de ce qui est appelé «la tripartite universitaire». Dans son communiqué sanctionnant une réunion qui a regroupé, hier à Alger, des représentants du CNES aile Abdelhafid Milat, du Safap, de l'UNJA, de l'UGEL et d'autres coordinations d'étudiants (candidats du doctorat, étudiants en éducation physique et sportive (EPS), les étudiants des ENS), la coordination s'est prononcée pour une grève nationale «unifiée» et pour le boycott de la première session de l'examen «jusqu'à satisfaction des revendications et l'ouverture d'un dialogue effectif». La réunion a permis aux participants d'examiner la situation «de pourrissement» dans laquelle se trouve le secteur, lit-on dans le communiqué de la tripartite réunie par l'aile Milat du CNES. «L'état actuel de l'université est la conséquence de la fermeture des portes du dialogue adoptée par le ministère et de la non-satisfaction des revendications soumises», estime la coordination. Réaffirmant son rejet de la violence, la coordination est «attachée au dialogue qui est la seule solution pour dépasser la situation de blocage dont le responsable est le ministère de tutelle». Les signataires de l'appel réclament l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «pour sauver l'université, qui est le pilier du développement». Des représentants du CNES, en justice avec Abdelhafid Milat, se dissocient de l'appel à la grève lancé par la «tripartite universitaire». «Depuis sa création, le CNES n'a jamais associé les étudiants à des mouvements de grève. Ce sont les assemblées générales des enseignants qui décident des mouvements de grève, validés par le conseil national. Evidemment, les enseignants savent qui sont leurs véritables représentants», signale le coordinateur national, Azzi Abdelmalek. Des actions de protestation ne sont toutefois pas exclues dans le secteur. «Dès la rentrée, nous allons consulter les assemblées générales», signale Azzi. Depuis la rentrée, l'université connaît des actions de protestation cycliques lancées à l'appel de représentants des enseignants et des étudiants pour dénoncer la situation du secteur et la sourde oreille du ministre, Tahar Hadjar. Dernière action en date, la grève de trois jours (17, 18 et 19) lancée par le CNES pour protester contre les «dépassements» dont sont victimes les enseignants et leurs délégués syndicaux. Le taux de suivi du débrayage par les différentes sections du CNES est de 70%, estime le syndicat. Des étudiants des Ecoles normales supérieures (ENS) et des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) poursuivent, de leur côté, leur mouvement de protestation et le risque d'une année blanche n'est pas à écarter.