Après l'introduction du master à distance en administration locale, spécialité droit, l'heure est maintenant au bilan à l'université Mentouri (UFMC). En référence aux statistiques fournies par cette dernière, il devient évident que le master à distance est une valeur sûre pour l'enseignement supérieur. Un procédé porteur de promesses, après une année de son lancement. Pour l'année 2016/2017, cette formation a vu le dépôt de 1200 candidatures. Après les sélections d'usage, conformément aux critères établis par la tutelle, 649 détenteurs de licence ont été intégrés à ce cursus. A l'issue, le taux de réussite pour le passage à la deuxième année est estimé à 75 %. Le choix de cette filière n'est ni fortuit ni imposé par le ministère de tutelle. L'UFMC en a décidé ainsi, puisqu'il fallait le faire, d'opter pour une filière dont la conjoncture lui est très favorable. La modernisation de l'administration et sa numérisation offre certaines perspectives pour cette formation diplômante. «Le développement des technologies de communication avec l'introduction de la 3G et de la 4 G a ouvert de nouveaux horizons et facilité l'accès aux différents services qui étaient naguère exclusivement offerts au public qu'en étant présent physiquement. Les universités algériennes qui se sont mises depuis les années 2000 à l'utilisation des services de l'information et de la communication pour l'éducation (TICE) ont introduit une ouverture pour l'utilisation des formations ouvertes et à distance par voie électronique (elearning). La formation à distance est aujourd'hui considérée comme un élément stratégique de développement des universités, non seulement par accroissement des effectifs (l'offre des masters en est un exemple concret), mais aussi et surtout par une pédagogie rénovée, adaptée aux réalités de la société actuelle de plus en plus communicante par la voie numérique», explique le rectorat à ce sujet. Les inscriptions pour l'année 2017/2018 ont débuté et les résultats seront connus incessamment. Le nombre de candidatures déposées dépasserait celui de l'année dernière, car les critères de sélection, s'ils demeurent drastiques, ne sont pas fortement dissuasifs. Le master à distance a ciblé les étudiants détenteurs d'une licence en droit, système LMD et classique, ayant des connaissances de base en droit administratif, droit constitutionnel, activités locales et administratives, ainsi qu'en fonction publique. «Cela touche plusieurs catégories professionnelles, il leur permet de gravir les échelons de la hiérarchie tout en restant actifs», est-il encore précisé. Ce sont d'ailleurs ces dispositions fort accessibles qui font le succès du master à distance. La carte géographique des étudiants admis indique qu'ils sont issus de l'est, centre et sud du pays. Précisément de seize wilayas, à savoir Oum El Bouaghi (4 étudiants), Alger (3), Batna (1), Biskra (2), Blida (1), Bordj Bou Arréridj (2), Constantine (5), Ghardaïa(2), Guelma(3), Mila(9), M'Sila (1), Ourgla(2), Sétif(8), Skikda(8), Tébessa(2) et Touggourt(3). Au préalable, l'étudiant doit être équipé d'un ordinateur et d'une connexion internet. Les cours sont mis en ligne sur la plateforme d'enseignement à distance de l'université. Les compléments de cours et les devoirs sont accessibles sur cette même plateforme. Selon toujours le vice-rectorat de l'université Mentouri, la charge de travail est fixée à 14 heures par semaine, avec trois regroupements par an au sein du campus central de l'UFMC. La présence des étudiants étant obligatoire. Encadrement et évaluation Le staff qui assure cette formation à distance est composé de 14 enseignants-encadreurs, 16 tuteurs qui sont d'abord des enseignants spécialisés dans les modules mis à la disposition des apprenants, 4 responsables techniques, 1 ingénieur e-learning, 1 responsable de la plateforme, 2 assistants techniques, 4 concepteurs des cours normalisés e-learning. L'évaluation des apprenants sur la plateforme est effectuée selon un barème qui tient en compte plusieurs paramètres. Ainsi, nous est-il détaillé, ladite évaluation comprend les activités que sont la lecture ou parcours de la leçon et des ressources mis à la disposition des apprenants. L'accomplissement de cette tâche est vérifiable au niveau de la plateforme, elle est notée sur 6, le devoir en ligne est noté sur 8, le forum et chat noté sur 6, selon les critères suivants : la présence au chat et forum (1pt), l'interaction (2pts), qualité de l'interaction (3pts). Et enfin l'évaluation en presentiel qui équivaut à 50 % de la note globale. Comme ce type d'enseignement engendre très souvent un sentiment d'isolement chez l'apprenant, deux solutions sont proposées pour l'atténuer. Il s'agit de l'insertion d'activités basées sur la communication avec les pairs et les tuteurs, quelles soient synchrones (chat) ou asynchrones (forum). Cette première solution a été très difficile à mettre en place au regard du nombre important des apprenants, le faible nombre de tuteurs (04 par modules) et les disponibilités des uns et des autres, a-t-on reconnu. La seconde solution est relative à la création d'activités pédagogiques nouvelles pour les apprenants, en insérant par exemple le travail collaboratif sous forme de wiki, ou la création de cartes heuristiques. L'UFMC ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il est inscrit dans son agenda d'autres masters, à l'image de celui des «enquêtes judiciaires» au profit des éléments de la Sûreté nationale, ou encore celui en ingénierie pédagogique. Celui-là sera destiné aux cadres de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Il existe aussi des visées internationales, avec une éventuelle introduction d'un master international en gestion.