Les entreprises procédant au licenciement des personnes employées dans le cadre du contrat de travail aidé (CTA) seront blacklistées. Elles ne pourront plus bénéficier des avantages offerts dans ce cadre. Elles sont tenues de préserver le poste d'emploi et d'assurer le salaire du poste et non pas seulement le Smig. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les abus constatés en matière d'emploi dans le cadre du contrat de travail aidé (CTA) seront sanctionnés. Les inspecteurs du travail ont été instruits de considérer les licenciements des personnes recrutées dans ce cadre comme abusifs. Le directeur général de l'Anem affirme que ces entreprises ne pourront plus bénéficier des avantages accordés dans le cadre de ce dispositif. Ces mêmes entreprises sont tenues de payer les employés du CTA en fonction du poste qu'ils occupent et ne pas se contenter des 18 000 dinars qu'exige la loi. Beaucoup d'entreprises mettent fin au contrat des personnes employées dès que les trois années des avantages sont écoulées. Le secteur privé est celui qui formule le plus de demandes de recrutement à travers l'Agence national de l'emploi (Anem). Les demandeurs d'emploi issus de la formation professionnelle ont davantage de chances d'être placés. L'Anem ne peut être réduite au seul dispositif du DAIP qui ne représente que 10% de ses activités, affirme son directeur général. Les missions de l'agence sont multiples. Elle mène des enquêtes sur l'emploi, elle répond aux demandes exprimées par les entreprises et introduit la nomenclature des métiers via un réseau de 274 agences. Ces dernières ont réussi à faire plus de 453 000 placements en 2017 alors qu'au 31 décembre 2017, plus d'un million de demandeurs d'emploi sont toujours en «stock». 68 000 d'entre eux formulent la demande pour la première fois. 31% d'entre eux sont issus de l'enseignement supérieur et 22% de la formation professionnelle, alors que 47% n'ont aucun diplôme. 77% de ces demandeurs ont moins de 35 ans. Environ 80% des demandeurs n'attendent pas plus de six mois avant d'être placés et 10% d'entre eux n'attendent pas plus qu'une année. Les demandeurs issus de la formation professionnelle sont les plus chanceux. Leur durée d'attente n'excède pas les six mois. Invité du forum d'El Moudjahid, Mohamed Chalal a fait savoir que les offres des entreprises émanent à 34% de l'industrie. Le secteur privé vient en tête avec 77% du total des offres. Il arrive que les postulants refusent les propositions qui leur sont faites. En 2017, il y a eu 213 837 offres refusées dans le secteur de l'industrie et du bâtiment pour diverses raisons liées souvent au refus de travailler dans le secteur privé, la rémunération jugée insuffisante, la pénibilité ou l'éloignement par rapport au domicile. Les hommes figurent en tête de liste de ceux qui refusent les propositions avec un taux de 83%, il s'agit essentiellement de demandeurs ayant un niveau d'études primaire ou moyen. Les postulants qui refusent trois offres sont systématiquement déclassés dans la liste des demandeurs. Le directeur de l'Anem affirme que l'agence se modernise en lançant une plateforme en ligne «Wassit» à travers laquelle il est désormais possible pour les demandeurs d'emploi de postuler en ligne. Les entreprises peuvent, quant à elles, déposer leurs demandes ou choisir des candidats en ligne. Le directeur général de l'Anem reconnaît que son utilisation est pour le moment très timide mais, dit-il, l'agence est dans une phase pédagogique. Il en est de même pour la cellule d'écoute (30 05) mise en place pour recevoir les doléances sans compter l'application mobile. En 2018, l'agence espère placer 400 000 demandeurs et continue son processus de modernisation en personnalisant l'accueil. Chaque cadre aura désormais un portefeuille de demandeur pour une prise en charge personnalisée.