Le conseil politique de Jil Jadid appelle à un mandat de «transition et un candidat unique de toute l'opposition, avec comme objectif principal la remise en ordre des affaires de l'Etat». Le 5e mandat du président Bouteflika sera le produit d'une transgression constitutionnelle, d'une faute morale, d'une tragédie politique et d'un drame humain.» C'est ce que soutient le parti Jil Jadid. Dans un communiqué rendu public hier à l'issue de la réunion de son conseil politique, le parti que préside Soufiane Djilali dénonce «les manigances du sérail en vue du contrôle de la prochaine élection présidentielle». Pour cette formation, la campagne qui a déjà été lancée par l'entourage du chef de l'Etat est d'abord «une transgression constitutionnelle, car la loi suprême limite à deux les mandats présidentiels». «Comment peut-on parler d'un 5e mandat ? Rappelons qu'en 2016, l'Algérie ne s'est pas dotée d'une nouvelle Constitution qui aurait mis à zéro les compteurs des mandatures, mais le Parlement avait opéré un amendement sur celle de 1996 !» lit-on dans le même communiqué. C'est aussi, ajoute-t-on, «une faute morale». «Car il est de notoriété publique que le Président actuel n'a plus qu'une existence biologique, sinon une présence virtuelle à travers des portraits, et qu'à ce stade de la maladie, il ne peut rien pour lui-même et encore moins pour le pays», explique Jil Jadid, en dénonçant également «une tragédie politique» en raison de «la malhonnêteté et la violence du pouvoir». Un pouvoir, précise ce parti, «qui a marginalisé toutes les institutions, trafiqué les élections, dilapidé les richesses, et qui maintenant passe à la répression tous azimuts de la population qui refuse la soumission». Le 5e mandat, souligne encore le parti, est «un drame humain, pour le Président lui-même, dont la dignité n'est plus respectée et qui est ostensiblement affiché, particulièrement face aux étrangers, dans des situations dégradantes alors qu'il endure des souffrances physiques inhumaines». Ce faisant, Jil Jadid réitère sa proposition de choisir un candidat unique de l'opposition pour la présidentielle de 2019. «Notre parti fait appel à la conscience nationale pour se mettre en ordre, empêcher l'illégal 5e mandat et proposer une véritable alternative d'ici 2019. Maintenant que le désordre dû au 4e mandat est avéré à tous les niveaux, il ne reste au pays que peu de solutions envisageables pour une issue salutaire», explique le parti. Dans la foulée, le conseil politique du parti appelle à un mandat de «transition et un candidat unique de toute l'opposition, avec comme objectif principal la remise en ordre des affaires de l'Etat». «Une phase de transition, la plus courte possible, avec un programme consensuel, devra être organisée autour d'une candidature unique. C'est à la société civile, syndicats autonomes, associations et personnalités, en coordination avec l'opposition politique que doit revenir la discussion et l'adoption d'un tel programme, puis la désignation, selon des voies démocratiques, de leur candidat à la présidentielle», souligne le parti en définissant le programme de transition qui doit engager des réformes cruciales.