L'instruction adressée au gouvernement jeudi dernier par le président de la République Abdelaziz Bouteflika n'en finit pas de susciter commentaires et réactions. Dans un communiqué rendu public hier, le parti Jil Jadid de Soufiane Djilali soutient que "ce qui a fait bouger la présidence de la République", le FLN et les "nouveaux opposants", contre le Premier ministre, n'est pas l'intérêt public national, mais la répartition du butin et le rôle de "régisseur". "Cette opération nécessitait le 4e mandat. Le risque pris par le cercle présidentiel en imposant un homme terrassé par la maladie, mais, néanmoins, accroché au trône n'avait d'égal que les fortunes promises au bout du deal. L'absence manifeste du président de la République dans les arbitrages lors de la prise de décision, les contradictions internes au régime, la chute des prix du pétrole et la réaction de plus en plus forte de la population ont contrecarré, jusqu'à présent, la réalisation de ces desseins", analyse-t-il, avant de s'interroger : "Mais pour combien de temps encore? " Le parti Jil Jadid, pour qui le partenariat public-privé adopté par le gouvernement "n'est pas la traduction concrète d'une politique libérale, pensée et exécutée en fonction d'objectifs économiques transparents mais le paravent d'une distribution indue des biens de la communauté nationale à la clientèle affamée par les restrictions budgétaires", suggère, comme d'autres observateurs, que cette décision dissimule des enjeux liés à la présidentielle de 2019. Et soutient que pour certains, "le cinquième mandat est vital". "Un changement à la tête de l'Etat remettrait en cause tous les échafaudages et les équilibres négociés et serait un désastre pour les hommes du régime dont certains devront probablement faire les frais de la faillite générale des dernières vingt années ! Le 4e mandat n'en finit pas de déployer ses maléfiques conséquences, le 5e, si par malheur il devait advenir, n'en serait que l'une d'entre elles", souligne encore le parti de Soufiane Djilali. Seul un sursaut national, selon lui, est à même de remettre le pays sur les rails de la transition pour mettre en place de véritables institutions légitimes. "La conjoncture impose aujourd'hui un sursaut national. La prochaine élection présidentielle peut être un tremplin pour une phase transitionnelle en vue de remettre sur pied des institutions dignes d'un pays et sortir le pays du guêpier dans lequel il s'est fourvoyé", estime-t-il. Seul bémol, toutefois, pour le parti, qui s'interroge : "L'opposition a-t-elle les moyens politiques et psychologiques pour présenter un candidat unique et sauver le pays ?" K. K.