La prochaine édition du festival national du film amazigh se déroulera dans l'ancienne capitale des Zianides, Tlemcen, apprend-on de sources proches des organisateurs. L'ouverture de l'une des plus grandes manifestations cinématographiques du pays, prévue au cours de la deuxième semaine de janvier prochain, coïncide avec la célébration de Yanayer, la nouvelle année amazigh. On annonce, d'ores et déjà, une grande ruée de cinéastes vers la conquête de "l'Olivier d'Or" tant convoité. Un jury, composé de personnalités du monde des arts et de la culture, du cinéma notamment, sera désigné pour proclamer le ou les lauréats, chacun dans son genre. Le festival s'ouvre, en effet, aux films de fictions, courts et longs métrages, tout comme aux documentaires et autres reportages, à la seule condition que les œuvres présentées soient en tamazight. Les films seront, bien entendu, projetés en version originale. Le festival du film amazigh, désormais institutionnalisé, a été organisé pour la première fois en 1999, à Alger, sur l'heureuse initiative du Haut Commissariat à l'Amazighité. Devenu itinérant, au grand plaisir des adeptes du 7ème art dans la plus ancienne langue du pays, il s'est déroulé à Tizi-Ouzou en octobre 2000, à Oran, avant de franchir la Méditerranée. En 2003, en effet, c'est une ville française, dans la région parisienne, qui l'avait accueillie. Ce qui n'a pas été du goût de certains qui déploraient le fait qu'ils doivent se déplacer vers l'Hexagone pour assister à une manifestation culturelle faite par les artistes algériens. Une situation qui n'a pas manqué de rappeler, à un pince-sans-rire, le fameux sketch « 22 Asnières » du regretté Fernand Reynaud. Le festival est finalement rapatrié et se tiendra en 2004 dans l'ancienne Hipponne, Annaba. Ce sera au tour de la capitale du M'zab, Ghardaïa, d'abriter la sixième édition. Du centre à l'Est, puis du Sud à l'Ouest, la nouvelle édition nationale du film amazigh se tiendra cette fois-ci à l'extrême Ouest du pays. Selon le commissaire du festival, M. Assad Si El Hachemi, cette rencontre vise, entre autres, la promotion du cinéma en tamazight, en favorisant l'émergence de nouveaux talents, tout en sensibilisant le public aux arts et faire connaître les artistes, notamment dans le domaine du cinéma, dans l'autre langue de l'Algérie. Avec ce genre de manifestation, c'est finalement une partie de notre culture, riche et diversifiée, qui nous est restituée.