La grève illimitée à laquelle a appelé le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a été diversement suivie. «Le mouvement de grève a été largement suivi. Dans le secondaire, le taux est entre 80% et 90, dans le moyen, il est entre 50 et 70% alors que dans le primaire il varie entre 20 et 40%», précise, dans une déclaration à El Watan, le porte-parole du Cnapset, Messaoud Boudiba. Selon le syndicat, les taux les plus élevés sont enregistrés à Boumerdès et Béjaïa. «Il y a eu des wilayas où le suivi est fort dans les trois paliers, comme dans les deux wilayas précitées. Dans d'autres wilayas, l'action a touché particulièrement le secondaire et moins le primaire», poursuit le syndicaliste. Au ministère de l'Education nationale, contacté, aucun chiffre n'est avancé. La rencontre organisée dimanche 28 janvier entre des représentants du syndicat et des cadres du ministère n'a pas dissuadé l'organisation à surseoir à son action. Le Cnapeste en impute la responsabilité à la tutelle «qui prend en otage les élèves et les enseignants», regrette M. Boudiba. Le syndicat affirme que sa plateforme de revendications concerne des problèmes «restés en suspens» depuis 2015 : la régularisation de la situation des personnels occupant des postes en voie de disparition, la médecine du travail, l'actualisation de la prime de zone (wilaya du Sud), le logement et les promotions. Le syndicat regrette les «interventions» de la tutelle qui «a bloqué» des accords passés localement. «A Blida, où la grève dure depuis 2 mois, les PV signés depuis 2014 ne sont pas pris en compte. A Béjaïa, où notre mouvement boucle son premier mois, ce sont les interventions de la tutelle qui ont bloqué la prise en charge des revendications de notre conseil de wilaya», s'offusque le porte-parole. S'exprimant en marge de la conférence nationale portant sur les alternatives pédagogiques et didactiques pour la compréhension de l'écrit, la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, signale avoir demandé aux responsables du Cnapeste de suspendre leur grève illimitée avant d'entamer un dialogue serein, rapporte l'APS. «Nous étions et nous sommes totalement disponibles à répondre aux doléances réglementaires des travailleurs et syndicats de l'éducation et les portes du dialogue civilisé sont toujours ouvertes», a-t-elle indiqué, affirmant que la société algérienne «a droit à la vérité» qui sera «dévoilée prochainement», la ministre précise que le Cnapeste reste le seul syndicat à ne pas ratifier la charte de l'éthique du secteur de l'éducation. Le syndicat mis en cause regrette les déclarations de la ministre et annonce sa décision de maintenir son action. «La ministre nous demande de cesser la grève pour entamer le dialogue. Il faudrait savoir que notre préavis déposé le 21 janvier donnait à la tutelle dix jours et non 8 jours pour réagir et reprendre langue avec nos représentants. La ministre aurait pu donner plus d'importance à la réunion du 28. La grève est maintenue», signale Boudiba.