Craignant une année scolaire blanche, les parents d'élèves remettent sur le tapis une disposition constitutionnelle, celle du "droit à la scolarité" des enfants pour appeler le syndicat à la raison. Le dialogue enclenché entre le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest) à la tutelle est dans l'impasse. La réunion de conciliation qui a eu lieu hier entre les deux parties n'a, finalement, abouti à rien de concret qui puisse aller dans le sens de l'apaisement et de la prise en charge des revendications formulées par le syndicat et ainsi mettre fin à ce conflit. Au sortir d'une réunion à laquelle a été conviée une délégation du syndicat, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a indiqué que cette rencontre n'a abouti à "rien de positif", en précisant qu'elle s'est limitée à "une séance d'écoute mutuelle, où chacune des deux parties a exposé son point de vue. Sans plus". Selon lui, ce résultat peu concluant est dû à la qualité de ses vis-à-vis, en ce sens que le ministère était représenté par l'inspecteur général et des conseillers de ce département ministériel. Messaoud Boudiba a expliqué que "ces interlocuteurs n'avaient pas de pouvoir de décision", d'où la demande de rencontrer la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. "De plus, nous n'avons vu aucune volonté réelle de résoudre les problèmes", a-t-il ajouté, en soulignant que l'échec de cette rencontre de conciliation intervient alors que le conflit est dans l'impasse, en raison des mesures de rétorsion prises par l'administration qui, en sus des ponctions sur les salaires, a procédé à la radiation et au remplacement des enseignants protestataires dans les wilayas de Béjaïa et de Blida. "Devant ces décisions qui tendent à favoriser le pourrissement dans ce conflit et face à l'absence de dialogue, nous ne pouvons que réitérer notre détermination à aller au bout du mot d'ordre de grève illimitée, qui commencera demain mardi 30 janvier", a souligné le porte-parole du Cnapeste. Dans son préavis de grève, déposé, en effet, auprès du ministère de l'Education nationale en date du 21 janvier dernier, le Cnapeste rappelle ses revendications, à savoir, d'une part, "le respect des engagements et des promesses contenus dans les procès-verbaux à l'échelle nationale ou des wilayas, à l'instar de la concrétisation des points qui restent du procès-verbal du 19 mars 2005", ainsi que les revendications "prévues dans les procès-verbaux des wilayas de Béjaïa et de Blida". Et, d'autre part, "l'annulation des mesures de ponctions anarchiques et arbitraires des jours de grève qui doivent obéir à des négociations comme le stipule la loi". Mais de toutes les revendications, ce sont celles ayant trait aux mesures de rétorsion à l'encontre des protestataires dans les wilayas de Blida et de Béjaïa qui ont le plus pesé dans la décision du conseil national de passer la vitesse supérieure dans la protestation, et poussé l'ensemble des wilayas à se solidariser avec elles, comme nous l'a indiqué notre interlocuteur. Cette décision, qui est l'émanation de la base qui s'est exprimée lors des assemblées générales au niveau des établissements scolaires, intervient en dépit de la justice qui l'a déclarée "illégale" et de la réprobation générale des parents d'élèves. La menace pèse, en effet, sur l'année scolaire, notamment à Blida où 36 lycées sur les 49 que compte la wilaya sont paralysés depuis six semaines déjà, ainsi qu'à Béjaïa. Les parents d'élèves remettent sur le tapis une disposition constitutionnelle, celle du "droit à la scolarité" des enfants pour ramener le syndicat à la raison. A. R. [email protected]