Salem Mammeri, Saâdi Daoudi et Fatah Yahiaoui, trois des quatre élus RCD formant la majorité au sein de l'Assemblée communale d'Amizour, ont annoncé avant-hier leur démission du parti. Les trois désormais ex-militants, sous le coup d'une suspension organique décidée par les instances du parti pour « solidarité incompréhensible » avec le P/APC depuis plus d'un mois, n'attendront donc pas leur comparution devant la commission de discipline de wilaya. Une étape dont ils ne semblent pas attendre une éventuelle réhabilitation. Belkacem Meziane, le P/APC, également suspendu des effectifs militants du RCD, a comparu devant la commission de discipline nationale, le 7 décembre, et attend toujours le verdict. Les trois élus ont dit, lors d'une conférence de presse tenue avant-hier, toute la « déception » qui est la leur de voir l'affaire traitée « sans égard à ce que prévoient les statuts », et tout le regret qu'ils ont de quitter un sigle pour lequel ils ont milité depuis 1989, date de la création du RCD. Les instances régionales et nationales avaient, pour rappel, décidé les mesures disciplinaires à l'encontre du P/APC et des trois autres élus du RCD en réaction au « blocage » du projet d'implantation d'une usine de profilés d'aluminium dans la localité. Un projet objet d'une grande controverse, souffrant des manquements à la réglementation, selon l'avis de la composante intégrale de l'APC (composé également d'élus FFS, FLN, MEN et un indépendant) alors que le promoteur, la société Alexo, soutenu par le bureau régional du RCD à Béjaïa, affirme qu'il s'agit là d'une obstruction délibérée et ne repose sur aucun motif sérieux. A noter également que dans le même sillage, le conseil communal du parti à Amizour, instance organique locale, dont la composante soutient les élus, est sous le coup lui aussi d'une mesure de suspension.