L'opération de dépistage de masse du cancer colorectal (CCR), organisée dans la wilaya de Béjaïa, l'une des régions pilotes retenues pour accueillir ce projet, a permis, depuis le 2 janvier à ce jour, le dépistage de 2562 personnes à travers les établissements de soins de proximité dans les daïras de Souk El Tenine, Amizour, El Kseur et Adekar. Grâce au travail de fourmi exécuté par les praticiens de la santé, en collaboration avec des associations locales, qui se sont avérées être un partenaire incontournable sur le terrain, huit cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués, selon le responsable du bureau d'information, de la communication et de l'audiovisuel (BICA) du CHU de Béjaïa, Atmane Mehdi. Les malades ont été orientés vers le service d'oncologie du CHU Khellil Amrane, pour déterminer la nature de la prise en charge adéquate, médicale ou chirurgicale. La technique utilisée lors de ces sorties et qui consiste «en la réalisation d'un test immunologique visant à déceler la présence de sang dans les selles», a permis aux équipes médicales d'enregistrer «95 porteurs de polypes identifiés et réséqués par les médecins gastro-entérologues», d'après la même source. La détection précoce de ces polypes a empêché, par la prise en charge chirurgicale, l'évolution de cette dernière vers des cancers, ce qui risque de se produire s'ils n'étaient pas dépistés à temps, atteste-t-on. Il est utile de préciser que les volontaires ayant subi le test sont des personnes «saines», c'est-à-dire «sans aucun signe d'appel, dont l'âge se situe entre 50 et 74 ans». La même source hospitalière a indiqué aussi que «le cancer colorectal est le plus fréquent dans le monde et en Algérie». Selon le bureau du registre du cancer de la wilaya de Béjaïa, basé au CHU, «en 2015 il a été enregistré 156 nouveaux cas où le cancer colorectal occupe la première place chez l'homme et la deuxième après le cancer du sein chez la femme». Pour rappel, cette opération s'inscrit dans le cadre du Plan national anti-cancer 2015-2019, élaboré et suivi par Pr. Messaoud Zitouni, qui fixe comme priorités «la prévention et le dépistage précoce de la maladie», entre autres objectifs qui répondent à la prise en charge médicale et sociale des malades. Au niveau local, la même opération a été dirigée par Dr. Mazouzi, oncologue, avec une équipe composée d'épidémiologistes et de gastro-entérologues, qui se sont déplacés chez les populations de trois zones distinctes, à savoir le littoral (Souk El Tenine), la zone rurale (Amizour et Adekar) et une ville de l'intérieur de la wilaya (El Kseur), où certaines variantes et habitudes de la population sont prises en considération. Enfin, «ce projet a suscité un intérêt scientifique d'actualité à travers le monde», se félicitent les responsables du CHU de Béjaïa. En effet, «après les pays du Golfe (décembre 2017) et le Centre de recherche en oncologie du Royaume-Uni (avril 2018), HOPA Annual Conference, qui se tient au Colorado, aux Etats-Unis d'Amérique, et qui représente un cadre scientifique d'envergure, a invité l'équipe du CHU de Béjaïa pour une contribution et le partage de cette expérience scientifique algérienne», informe le BICA du CHU.