La séance plénière consacrée à la présentation du projet de loi relatif au commerce électronique a été suivie d'un large débat. Certains députés ont mis l'accent sur la protection des données personnelles contre toute fraude lors des transactions commerciales électroniques. C'est en substance ce qu'a mis en exergue Slimane Sadaoui, député FLN, qui s'est interrogé sur les mesures prises pour protéger les données personnelles des opérateurs économiques. Pour lui, il faut traiter sérieusement la question de la confiance, notamment entre l'entreprise commerciale et le consommateur ou le client. El Houari Tighersi (FLN) a abordé les limites des infrastructures et l'absence de la culture électronique. Il faut dire que les habitudes du consommateur algérien constituent un sérieux obstacle au développement du commerce électronique. Elles sont caractérisées par l'usage du commerce de proximité et l'habitude de fréquenter un magasin et faire confiance au gérant. L'aisance et la confiance dans «l'argent numérique», notamment, sont quasiment inexistantes. La députée Fatima Karma du Rassemblement national démocratique (RND) a mis l'accent sur la nécessité de développer les systèmes bancaires. Le message est le suivant : quand une économie n'est pas bancarisée, le paiement électronique reste une tâche difficile. La carte bancaire demeure encore un moyen de retrait et elle est accessoirement utilisée comme moyen de paiement. 100 000 paiements électroniques ont été effectués en 2017, alors que le règlement par cash continue à prédominer. Noura Chetouh (MSP) rame à contre-courant en appelant «au retrait du projet de loi afin de l'enrichir et de le soumettre au ministère du Commerce», mettant en avant l'importance de la coordination entre les ministères concernés, à savoir le Commerce, la Justice, les Finances et les Affaires religieuses. Houda Imane Faraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, a bien défendu ce projet à l'ouverture de la session : «L'encadrement du commerce électronique compte désormais parmi les premières priorités de l'Algérie. Les citoyens de même que les opérateurs économiques ont grandement besoin d'une plateforme juridique susceptible de développer le commerce électronique.» Ce projet de loi vient renforcer la sécurité autour du paiement électronique avec plus de protection pour les consommateurs. L'objectif serait de développer l'économie numérique en mettant plus à l'aise le consommateur face aux transactions électroniques qui facilitent nettement la vie. Le développement du commerce électronique encourage certains secteurs, comme les agences de voyages et la presse écrite, à adopter une approche multicanale, c'est-à-dire une approche qui diversifie ses méthodes de vente et crée des complémentarités entre les magasins physiques et les e-shops. L'e-commerce permet d'attirer en permanence un grand nombre de consommateurs. Sur internet, le consommateur peut acheter des produits ou services 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, soit 4 fois plus que les heures d'ouverture des magasins. Des sites internet permettent notamment aux clients de comparer les prix des produits proposés par certaines entreprises sans avoir à se déplacer.