Le livre de René Fagnoni, Chronique des Aurès, est un voyage dans le temps. Une époque où, officier du contingent français en Algérie, il avait appris à « aimer » les Algériens. Appareil photo en bandoulière, il n'hésitait pas à zoomer les coins les plus reculés des Aurès. Des œuvres, dont la majorité en couleurs, immortalisent la vie quotidienne d'un peuple luttant pour son indépendance. « En découvrant au fil de son séjour dans cette région la terrible condition sociale dans laquelle se débattait la population locale, mon ressentiment contre le colonialisme n'a fait que se renforcer », témoigne cet ami de l'Algérie, actuellement secrétaire général du comité groupe Socpresse-Le Figaro. Edité en Algérie, cet opus illustré comporte également des textes pleins d'émotion, écrits par l'auteur. On peut lire cela au bas d'une photo montrant une femme et trois enfants, au dénuement qui saute aux yeux. « Il n'empêche que c'est un pays totalement démantelé qui accède à son indépendance en 1962. La majeure partie de ses cadres valeureux sont tombés durant les longues années de guerre et, par-dessus tout, la sauvagerie et le vandalisme de l'OAS, mettant un point final à 130 années de présence coloniale, laissent l'Algérie saignée à blanc dans un état d'analphabétisation quasi générale. »