Entretien n Pour son premier produit littéraire, Chronique des Aurès de René Fagnoni, le directeur des éditions Art Kange, Djamel Aït Gana, répond aux questions d?InfoSoir. Jeune éditeur, fraîchement arrivé sur le marché, il n?a pas peur de la concurrence. InfoSoir : Présentez-vous au public. l Djamel Aït Gana : Je suis un jeune éditeur. J?ai commencé par la communication et ayant atteint la vitesse de croisière, j?ai abouti enfin au créneau de l?édition. Voilà que je réalise ce premier livre, Chronique des Aurès de René Fagnoni. C?est le plus difficile à réaliser, car d?une part c?est la première expérience, et d?autre part il est complexe dans la mesure où on manquait d?expérience dans la réalisation de ce type d?ouvrage. Il faut dire qu?il fallait travailler sur de vieilles photos, les toutes premières photos couleurs en quadrichromie. Beaucoup, lorsqu?ils ont vu le résultat, ont pensé qu?il s?agissait de photos récentes. Pour le prochain, j?espère que ce sera plus simple. Combien d?exemplaires avez-vous tirés ? l Nous l?avons tiré à 1 000 exemplaires. Il est distribué à travers le territoire national. Une quantité a été remise à l?auteur, pour sa participation au Salon international du livre, à Paris, sous le label Art Kange, en collaboration avec les éditions Monde Global. Le livre a eu un écho très favorable. Le prochain, c?est pour quand ? l Disons au mois de mai. Il s?agit des mémoires de Christian Buono, le beau-frère de Maurice Audin, qui nous a confié la tâche d?éditer L?Olivier de Makouda en Algérie. Nous espérons qu?il trouvera un écho aussi favorable que Chronique des Aurès. Vos projets ? l Je compte mettre le paquet sur l?édition de livres. Vous savez que le monde de l?édition, en Algérie, est assez compliqué. Il n?y a pas profusion de manuscrits à éditer. Lorsqu?il y en a, la qualité n?y est pas. Donc je ne resterai pas les bras croisés à attendre que des «auteurs» me proposent leurs manuscrits. Je veux m?investir dans le créneau de la réédition d?ouvrages qui sont tombés dans le domaine public, parus à l?étranger, écrits par de grands auteurs, notamment les classiques. Il s?agit de livres de culture, d?histoire, en passant par l?économie ou la sociologie, par exemple. Nous avons déjà une bibliographie exhaustive de pas mal de livres que nous rééditerons. Par ailleurs, il existe des ouvrages qui traitent de l?Algérie, un peu partout dans le monde, auxquels les Algériens n?ont pas accès et dont ils n?ont même pas entendu parler. Si nous arrivons à en rééditer quelques-uns par an, le pari sera gagné. Bien sûr, Art Kange continue les autres activités annexes à l?édition, la communication, car il faut dire que l?édition, seule, ne nourrit pas son homme. Toutefois, la concurrence de mes aînés ne me fait pas peur. Au contraire, c?est tant mieux. L?essentiel est de mettre un maximum de livres à la disposition du public. Nous avons également des projets en audiovisuel, notamment des adaptations de certains romans. Combien de personnes emploie Art Kange ? l En tout, une dizaine de personnes, entre permanents et collaborateurs occasionnels. Nous comptons toutefois nous élargir. D?ailleurs, à ce propos, nous avons déposé une demande d?agrément pour l?édition d?un hebdomadaire de publicité, d?annonces et d?affaires, dont le titre est Chance Art, depuis deux années déjà, mais à ce jour, nous n?avons reçu aucune réponse. On nous a dit que cela dépendait du ministère de la Justice. Nous attendons toujours. Nous ignorons où le dossier bloque. J?ai appris qu?un nouveau journal venait d?obtenir son agrément, j?espère que ce sera bientôt notre tour. Ce journal sera un support pour les autres activités de la société.