En période faste, comme en période d'austérité, certains clubs sportifs réussissent, tant bien que mal, à amasser fortune, et les défaillances dans les structures de contrôle sont souvent mises à profit par ces «professionnels» du détournement des fonds publics. «Nous savons pertinemment que cette phase de rationalisation des dépenses au profit des équipes sportives a des répercussions certaines sur le rendement des entités sportives et nous avons souvent fait preuve de compréhension par rapport à tous ces clubs et associations sportives, qui viennent demander des sponsors, mais nous devons reconnaître qu'une bonne partie de ces demandeurs de subventions usent de moyens peu orthodoxes dans la gestion de ces fonds», a témoigné une source au fait de la gestion financière des clubs sportifs. Les sections de football, réputées budgétivores et objet de critiques, voire d'enquêtes, ont été dépassées de loin par les sports individuels, notamment les arts martiaux, où l'argent est puisé dans les poches des parents des enfants et dans les fonds d'assurance. Entre les années 2012 et 2017, un nombre incalculable d'associations sportives fantoches ont été créées dans l'intention d'user de l'intitulé associatif pour pouvoir bénéficier des aides et subsides de l'Etat, et, pis encore, justifier une collecte illégale, estimée pour un seul club à 3 millions de dinars/mois. «Cet argent qui coule à flots n'est jamais justifié, du moment qu'aucune partie n'arrivera, en l'absence d'un contrôle périodique rigoureux, à estimer le nombre réel de personnes plumées et d' entreprises publiques et privées qui offrent de l'argent en sommes faramineuses au profit de ces associations, d'autant plus que le nombre des pratiquants n'est jamais arrêté par les recycleurs de cette manne», a ajouté notre source, qui a cité à titre illustratif les clubs implantés au chef-lieu de la wilaya. Contacté, hier, par téléphone, un ex-champion national a confirmé l'existence d'un circuit illégal de recyclage des fonds illégaux collectés quotidiennement auprès des particuliers et des entreprises, sinon à partir des œuvres sociales des différentes directions.