L'Association nationale des praticiens hospitalo-universitaires (Anphu), récemment agréée, interpelle Abdelkader Hadjar, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sur son silence vis-à-vis de la grève des médecins résidents et s'en prend au Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) qui «tire les ficelles» dans ce mouvement de protestation, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Le président de l'Anphu, le Pr Madjid Besaha, n'écarte pas «la main malveillante du Snechu dans le pourrissement de la situation et qui en tire profit. Ce n'est pas normal qu'un syndicat appelle au boycott des examens pour le résidanat en octobre après avoir appelé à un sit-in en septembre pour exiger l'amélioration des conditions de travail et dénoncer le lynchage médiatique, puis lance un appel pour le soutien des sit-in des résidents en novembre et décembre, il appelle encore une fois au boycott du DEMS en janvier et à la fin il fait partie de la commission intersectorielle installée par le ministère de la Santé. A quelle logique cela répond-il ?» s'est-il interrogé. Avant de rappeler : «Ce syndicat a été à l'origine de l'humiliation de nos maîtres, les professeurs hospitalo-universitaires, en 2014 et en 2016 par la mise de fin de fonction dans des conditions humiliantes et aujourd'hui c'est au tour des résidents qui réclament leur dignité et celle des médecins spécialistes», a-t-il déploré. Et de signaler que les médecins résidents ne demandent que l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et les conditions de prise en charge des patients. «Nous dénonçons l'impasse dont parlent certaines parties. Il y a des solutions à toutes les revendications des médecins résidents. Tous les pays du monde ont été confrontés au problème du désert médical, mais ils ont pu le régler par des mesures incitatives. Il n'y a pas d'autre solution miracle», a déclaré le Pr Si Ahmed, chirurgien à l'hôpital de Blida. Il estime que les revendications des grévistes sont légitimes et «ne pas oublier que ces médecins résidents sont les meilleurs bacheliers, et ce sont les meilleurs résidents qui accèdent aux spécialités. Ils méritent d'être écoutés et donc satisfaire leurs revendications», a-t-il affirmé avant de rappeler que les professeurs hospitalo-universitaires sont également victimes d'une injustice puisqu'ils ne bénéficient, une fois à la retraite, que de 55% de leurs salaires : «C'est pourquoi, nous revendiquons, pour notre part qui avons un bac+20 années d'études, une retraite au même titre que les cadres de la nation et un plan de carrière bien défini.» Il est temps de mettre fin au bras de fer qui oppose les médecins résidents au ministère de la Santé, ajoute le Pr Besaha et d'interpeller le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui «a une lourde responsabilité face à ces étudiants», tout en déplorant l'absence d'une solidarité gouvernementale à l'égard du Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, face à cette crise.